Enlevement en Castel de Flandres

La brume se dissipait dans la vallée, la fine rosé perlait sur la végétation du jardin, et le soleil venait peu à peu enluminer le castel du comte de Flandre.
Déjà à l intérieur, on s attelait en cuisine, préparant le petit déjeuner pour tout le château, dans les salons qu on préparaient pour les doléances du jour, la fourmilière du château était en marche, travaux hiérarchiquement repartis.
Et les convives du comte sortaient délicatement de leurs sommeils, réveillés par de douces et jeunes femmes de chambre, certains se recouchaient avec la servante pour prolonger la nuit; d autres se levaient, et pensaient déjà à leurs affaires politiques.
Portes s ouvrant avec vivacité, pas moins de quatre servantes et leur cheftaine qui pénétrèrent dans la pièce encore noire.
Deux d entre elles allèrent prestement ouvrir les rideaux de velours rouge, laissant la lumière éclairé directement le grand lit qui s imposait au milieu et la voix autoritaire de la matriarche s éleva soudain:

-Demoiselle, il est temps de vous lever. Allez allez on se bouge.

L enfant étendue dans le lit était dore et déjà réveillée, comme chaque matin depuis son arrivée dans la demeure, par les pas rapides et stressants dans le couloir arrivant vers sa chambrée. La fillette ne savait plus depuis combien de temps elle vivait ici, elle ne comptait plus les jours passés loin de sa soeur. Elle se redressa, et comme chaque matin, deux suivantes tiraient la couverture d un même mouvement sous l oeil expert de leur cheffe.
Tout devait être parfait.
Aussi déjà les deux autres femmes avaient préparé ses habits du jour et attendaient patiemment que l enfant daigne sortir du lit.
C est une petite fille, amaigrie par les repas sautés pour désobéissance ou pour effronterie, qui s extirpa du lieu de repos et rejoint la gouvernante pour son débarbouillage avant d être habillée convenablement.
On lui nouait les derniers rubans dans ses cheveux que la voix sèche se refit entendre.

-Le comte vous attend dans son bureau, je vous y conduit.

Voilà autre chose, non pas le fait d être surveillée jours et nuit dans ses déplacements, normal dirons nous pour son rang, mais qu on la prive de déjeuner pour voir le comte si tôt dans la matinée, et dans son bureau, c est qu il se passait quelque chose.
Tout le long du trajet, en silence, et sous l oeil suspicieux de la gouvernante, elle se remémorait ses actes de la semaine, non, elle n avait rien fait de répréhensible, rien qui puisse fâcher le maitre de maison et faire s abattre une nouvelle punition.
Arrivant prés de l office, l autoritaire frappa par trois fois sur la porte et l ouvrit pour laisser passer l enfant.

-Bonjour votre grandeur, dit t elle d un ton neutre et respectueux, réalisant de ce même temps une révérence.

-Bonjour à vous, approchez donc.

L homme n avait pas levé la tête de ses papiers, se qui avait eu le don de faire froncer les deux sourcils fins de la demoiselle.
Il se lui faisait des remarques sur ses manières et sur le respect du protocole, mais ne lui rendait pas les hommages du à son nom.
Si elle ne craignait pas d être privée de repas pour ce jour, elle lui aurai volontiers fait quelques remarques pour le moins pertinentes.
C est le visage de nouveau détendu et à petit pas silencieux pour ne pas troubler la réflexion et tranquillité du comte, elle s avança et se plaça à distance réglementaire du secrétaire afin de ne froisser sa robe, attendant qu il lui adresse la parole.

Jetant un oeil discret au parchemin sur lequel le comte de Flandre écrivait grossièrement, elle pu y lire, bien qu à l envers, quelques noms de personnes qu elle s imagina illustres de par leur nom à rallonge. Il en ajouta un de plus et posa sa plume d oie à droite de l encrier.
Que se tramait il donc ?
Droit comme un piquet sur son fauteuil, il entre-lassa ses longs doigts et fixa le visage doux de la petite.

-Ma chère, on me rapporte que vous faites des progrès considérables pour vous intégrer et parfaire votre éducation. Je ne peux qu en être fier.
Aussi ai je pensé, que votre onzième anniversaire arrivant, serai l occasion de vous récompenser en organisant une grande fête, mêlant festins et joutes. Qu en dites vous ?

Intégration réussie ? Oui, certes pensa t elle, mais en s écrasant.
Elle n était pas heureuse ici, elle ne faisait que survivre, attendant l accomplissement d une promesse fraternelle. Puis elle voulait retrouver son chat.
Mais idée d être princesse d une fête, de recevoir plein de cadeau l enchantait, comme tout enfant, mais le temps d esquisser un sourire à toutes les bonnes pensées qui lui venait, le comte sortait déjà un papier d un de ses nombreux tiroirs.
Elle n eu point le temps d approuver, ou de donner une quelconque opinion, des idées, qu il reprit la parole.

-Loin de moi l idée de vouloir gâcher cet évènement, je pensais vous faire la surprise, mais quelques réflexions m ont poussées à vous mettre au courant. Voyez vous, je souhaite marquer cette journée d une pierre blanche, qui marquera l avènement d une aire nouvelle, que j espère très prospère pour nous deux.

Le comte se souciai peu de savoir si son interlocutrice comprenait la moitié de son monologue théâtral, il restait dans l idée que plus sa naïveté sera grande, plus la crédulité l emporterai sur la méfiance et alors ses plans seraient mis à exécution.
Il avait longuement préparé son coup, son conseillé favoris l y avait aidé, et bientôt, encore un ou deux ans, et la fillette serai prête, il lui fallait donc passer à la seconde partie du plan, maintenant qu il l avait amadoué.
Laissons le croire...
Reprenant de sa grosse voix, il tourna la feuille, pointant le bas vers l enfant.

-Il s agit là, si vous voulez bien signer, commença t il malin, en lui tendant la plume, d un accord, stipulant que par nos épousailles vous vous engagez à participer à l édification de mon noble héritage. Signez.

Par respect elle l avait écouté jusqu au bout, plume entre ses doigts fins, les mots lourds, auxquels elle ne comprenait pas grand chose, filtraient d une oreilles et ressortaient par l autre, mais vu le regard du comte, et la façon presque enflammée avec laquelle il en parlait, elle sentait que c étais quelque chose d important. Elle souriait de se faire traiter comme une grande et de devoir signer un papier important, comme les adultes.
Elle trempa la plume...
Il n attendait que ça...

Prête à scellé son destin, elle sortait délicatement la pointe de l encrier sous le regard brillant du comte, lorsqu on tapa trois coups secs à la porte. D un réflexe digne des plus grands renards, le maitre des lieux subtilisa le parchemin et le rangea, provoquant un petit sursaut et recul de l enfant, une goute d encre virevolta anonymement et s échoua sur le sol.
La fille regarda le comte, un peu vexée alors qu il ordonnait d entrer au maraud qui les dérangeai dans ce grand moment.
Bon, le maraud n était pas si maraud, s était le majordome principal, un des seuls personnel du comte avec une cuisinière à avoir sympathiser avec la jeune noble.

-Votre grandeur, la nouvelle femme de chambre est arrivée.

-Oh, très bien, faites la donc entrer. C est un présent pour vous

Le majordome s inclina, aplati sa moustache et retourna ouvrir la porte, invitant d un gracieux geste de la main, la dicte nouvelle à entrer.
C était une jeune femme, d une longue chevelure brune et nattée, maigrichonne vêtue une robe simple, noire et délavée, et un petit tablier au blanc usé, plutôt petite mais pas désagréable à regarder.
Elle ne semblait pas très à l aise, dérangeant, pensa t elle, un père et sa fille en pleine discussion.
Le majordome vint se place à ses cotés, au milieu de la salle, et parla humblement:

-Voici, Sophie, la fille du menuisier du village voisin. Sophie, permettez moi de vous introduire, Phillipe de Flandres, le comte, et mademoiselle Constance de Valois.

Les présentations étaient faites, presque dans le bon ordre, puisque partant que moins titré au plus titré, le comte aurai du être présenté en dernier, mais le majordome avait un haut respect de la gente féminine et inversait souvent.
La future servante se perdit dans trois révérence mal faite, sous les regards froids et hautains de ses nouveaux maitres.
Classant grossièrement ses papiers, le comte dit:

-Sophie, vous serez assignée au service de mademoiselle de Valois. Cela vous siez t il ma chère ?

La paysanne s empourpra de se faire appeler "ma chère", elle inspirai pour répondre que la voix de l enfant.

-Je ne peux qu acquiescer votre grandeur.

Le comte jeta un oeil à son tiroir, celui dans lequel reposait tout son avenir. Il avait été si proche, si proche, mais le temps jouait en sa faveur, elle signera tantôt, et il pourrait considérer des fiançailles comme proclamées.
Sophie vint baiser la main de Constance, murmurant: "C est un honneur de vous servir", la jeune noble dégoutée de sentir les lèvres d une moins que rien sur sa peau grimaça et lui répondît tout aussi bas: "Et pour moi un privilège de vous asservir"
La servante frissonna du ton employer et se redressa, se demandant intérieurement si elle avait fait le bon choix en venant travailler ici, la petite qui se frottait le dos de la main sur sa robe pour effacé toute trace de souillure lui semblait bien difficile.

-Edgard, accompagnez ses dames au salon, elles ont besoin de se restaurer. Nous nous reverrons bientôt Constance

Ainsi le comte avait parler. En silence, après une énième inclination, qui un jour, nous en sommes certains, auront raisons de son dos vieillissant, Edgard alla tenir la porte, laissant passer la sang bleu puis la servante.
Et il referma la porte.

Les voilà tout trois dans le couloir, lâchant un soupir quasi instantané.
L homme et l enfant se regardent, souriant complices, et la jeune femme, elle les regarde interloquée, ne comprenant leurs soupirs.
Ce qu elle ne savait pas, c est que depuis son arrivée, Constance avait eu plusieurs domestique, que aucune n avait tenu plus d une semaine, quittant le château.
D ailleurs, la Valoise se permit de commencer son harcellement, lui reprochant:

-Quel est donc ce soupir ? Vous avez pris conscience de votre piteuse prestation ? Sachez que vos révérences étaient en tout points incorrect et que l on ne poste pas ses lèvres sur un noble quand on n est pas noble.
Le baise main est tout un art qu il vous faudra apprendre, sinon, votre place ici sera illégitime.

Sophie rougit des remarques de Constance et laissa l enfant passer. Biensur, en simple paysanne, elle ne connaissait pas grand chose des règles à suivre, mais elle avait la foi, et l envie d apprendre un peu plus sur le monde mystérieux des nobles.
Le majordome ouvrant la marche silencieuse, il s arrêta devant des grandes portes et les poussa, s ouvrant sur une grande salle carrelée, où se trouvait une longue table rectangulaire et tout un buffet dessus.
Petits ou grands plats préparés avec soin, brioche gâteau et fruit, trônant en maitres et attendant d être dégustés.
Constance alla s assoir seule, Sophie resta près d Edgard

-Cette enfant n a personne pour jouer avec elle, soyez indulgente face à ses demandes. Prenez soin d elle.

Edgard fera les portes du salon en sortant en lui lançant un clin d oeil.
Sophie se remémora les paroles de l enfant dans le bureau du comte, et un immense sentiment d appréhension l envahie.
Elle avait entendu dire qu une des servantes avait du être exorcisée après son passage au castel.
Regardant l enfant assise en bout de table, elle s approcha et prit place.
Elle ne savait que choisir et regardait sa maitresse se nourrir.

-Vous ne mangez pas ? demanda Constance en s essuyant les lèvres. Si vous ne mangez pas, je ne mange pas...

-Mademoiselle de Valois, mangez voyons. Je mangerai plus tard.

-Très bien. Venez m aider à me nourrir.

La jeune servante fit les yeux rond comprenant à la vue du petit minois ouvert, qu elle devait donner la becquée à une fille de dix ans; et bien que s affichant de marbre, intérieurement Constante s esclaffait de son ingéniosité.
Notre peste adorée prenait un malin plaisir à ridiculiser les novices.
Alors la jeune Sophie se leva, rangea sa chaise et vint se poster prés de l enfant qui gardait la bouche ouverte, attendant sa pitance.
La suite du repas se passa sans mal, en silence, et quand la Valoise eu fini, elle se leva et déclara

-Bien, allons au jardin maintenant

-Mais, mais.....commença la servante, n ayant point eu le temps de manger.

-Il n y a pas de mais, boniche, je veux aller tout de suite au jardin, crisa Constance en tapant un coup sec du pied par terre.

Sophie piqua une pomme sur la table et accourra vers Constance qui attendait devant les portes.
Une minute s écoula....

-Et bien, comptez vous ouvrir ces portes, ou je dois faire appeler quelque pour le faire ?

-Oh, pardon....répondit Sophie, rougissant de sa maladresse, et ouvrit pour laisser sortir Constance

Constance roula des yeux avant de sortir de la pièce. Ce genre de travaux manuel qu étaient l ouverture et la fermeture des portes, n était pas fait pour ses douces mains. Les portes étaient trop rugueuses et le concept de poignée n avait point encore été importé de Paris jusqu en Flandres.
Tant qu elle serai dans ce château, loin de ses vrais serviteurs, de sa femme de chambre adorée Agnès, du Jacques le jeune palefrenier qui lui avait appris à monter, loin surtout de son chat Orion, elle ne ménagerait personne et serai parfaite en tout point, elle se l était promis, être noble de la tête aux pieds, n ayant aucune considération pour le peuple né pour assouvir ses désirs.
Suivre le protocole. Suivre le protocole, qu ils disaient.
Oui, bien loin de son chez soi, notre héroïne c était renfermée, et jouait son rôle de noble à la perfection, puis quelques fois, lorsqu elle était en confiance avec certains, l ancienne et la joyeuse Constance revenait, offrant un vrai sourire à qui le méritait, petit rayon de soleil qui embellit tout une journée...
Constance avait gouté à la liberté lorsque sa sœur Eléonore était au couvent, et jouissait de sa petite vie loin des habituelles chamailleries sur les cours de danse avec ses soeurs. Les différents cours avec les percepteurs avait été durs et le résultât troublant, et la marqueraient à jamais.
Prenant les pans de sa robes dans les mains, la petite peste faucha compagnie à sa gardienne. Elle disparu en courant au bout d un couloir:

-Roh, qu elle vilaine ! Comment je fais pour la retrouver moi ? Le jardin biensur....vite...

Et la jeune roturière se dépêcha, autant que ses habits lui permettaient, de rejoindre l entrée, et de sortir sur le parvis quelques minutes plus tard.
Quelque peu choquée de voir telle scène, elle s approcha, déjà heureuse de là retrouver là, Constance aurait pu se cacher autre part....
Deux gardes fermaient le passage à Constance, l un deux appuyait du bout de sa lance sur le ventre et la robe, prêt à la blesser.
Sophie les rejoignit en toute hâte et sa maitresse tourna la tête vers elle

-A pas trop trop, vous voilà enfin. La prochaine fois, n admirez pas les murs, vous éviterez de me mettre dans des situation embarrassante

Sale peste pensa Sophie, qui venait de courir. Mais à quoi bon se plaindre, de un, les gardes ne la croirai pas, et deusio, les gardes, c était pas leurs oignons.
Elle fit un signe de tete à sa maitresse et s adressa ensuite à l homme menaçant:

-Laissez brave homme, nous allions nous promener dans le parc et je me suis perdu dans ma rêverie.

-Ah vous êtes la nouvelle. Je comprend que vous soyez impressionnée par la bâtisse... Faites attention à ne point manquer une marche, un accident et si vite arriver. Et toi, la Valoise, que je ne t y reprenne pas...

Il se pensait menaçant le bonhomme dans son uniforme jaune alors qu il relevait sa lance ?
Lui donnant un sérieux coup de pied dans le tibia pour réponse, Constance s enfui ensuite dans le jardin.
L homme grimaça, son collègue rit et Sophie rougit de gène, elle qui était supposée la surveiller.

-Oh je vous en prie , excusez la....

-Ne vous en faite pas, c est une petite peste, mais il en faut plus pour démolir un garde. Rejoignez la vite avant qu elle ne vous echappe à nouveau.

-Oui, merci.

Un regard à l enfant, et elle fut rassurée, n étant allée trop loin, elle pouvait la rattraper facilement.
Constance la regarda arriver, et elle attendit que sa suivante se rapproche pour lui dire

-Pressons. Le soleil sera bientôt trop haut et les escargots auront tous disparu.

Ah, voilà qu elle avais une activité normale pour une fillette de son age, ramasser des escargots, nul doutes qu ils finiraient dans une casserole d eau frémissante.
Sophie n en doutait pas elle. Vous doutez lecteur ?
Trop dans ses actuelles pensées, Sophie ne se rendit pas compte que le terrain devenait boueux, et ses chausses s en salirent.
"Splouik Splouik" quand elle marchait, elle regarda ses pieds, puis ceux immaculés de Constance, la maligne avait contournée la zone, alors Sophie lui sourit, et visant le cailloux de sa chausse boueuse, elle l aposa, et au lieu de s appuyer fermement, elle glissa.
Telle une cheville qui se tord, le corps de la servante fut déséquilibrer, et elle tomba, son arrière train s enfonçant dans la gadoue dans un PROUUUU sonore.

Constance fut très déçue. Son plan ne se déroulait pas comme elle le voulait.
La femme aurai du s étaler de tout son long dans la marre de boue après avoir allègrement glisser sur le cailloux.
Ce n était pas drôle du tout.
Sophie, elle, se dit à cette réaction que l enfant était bien éduqué finalement, puisque respectant le "Ne rit pas du malheur des autres"
Elle se releva et rejoignit l enfant qui l accueillit d un soupire las avant de s assoir dans l herbe mouillée.
Sophie l imita et lui demanda:

-Pourquoi votre père ne vous laisse t il pas sortir sans escorte ?

-Parce que ce n est pas mon père. C est le mari d Elisabeth, ma plus grande soeur. Eléonore à dit qu elle était parti rejoindre Jésus. Qui c est Jésus ?

La peine envahie le cœur de la paysanne. Comment pouvait on cacher la vérité à une enfant ? Et pourquoi, à son age et son rang, ne connaissais t elle point Jésus ?
A la réflexion, l on se referai souvent à Christos pour designer le messie.
Trouvant des paroles délicates, elle la rassura:

-Jésus est un homme bon, ta soeur n a rien à craindre de lui. Et puis c est gentil au comte de vous héberger, vous êtes en sécurité ici.
Il y a des gardes partout.

-Justement, ils sont là pour m empêcher de partir.... Le comte ne veut pas que je rentre à Paris.

Constance rabattit ses genoux contre sa plate poitrine, et se plongea dans les derniers souvenir de sa demeure.
Le jour de son départ, on lui avait annoncé le retour d Eleonore, les cuisinières s étaient données à coeur joie, préparant le diner dés l aurore.
Puis il y avait eu la visite de Philippe.
N ayant autre foyer et autorité familiale que son beau frère, le corps du personnel n avait d autres choix que de le croire et de préparer les malles pour la séparation.
Comme un signe qu il ne fallait pas qu elle parte, le chat quelle tenait à emporter se cachait, et pressé de partir, le comte de Flandres ne l avait point attendu.
Ce qui devait être une soirée de rêves, c était transformée en mois de cauchemars
Des semaines durant, Constance pleura, son chat, sa famille, sa condition...
Des semaines durant, Orion erra dans la maison miaulant après sa Constance et ses gratouilles disparues.

Les bosquets derrières elles s agitèrent, quelqu un arrivait.

Un cri de corbeau, oiseau de mauvaise augure, un branchage qui casse, une botte noire, une seconde, un pantalon vert, une grosse voix:

-Et bien mam'zelles, quoiq vous fistes com'ça, l'cul dans l herbe et d'rosée. Z allez 'trapper froid.

Alors faisons les présentation s il vous plait.
Voici Bernold, ce vieil homme pour son époque arborait une dense barbe blonde et blanche, la moustache qui va avec, le tout cachant ses traits de germain. Robuste comme un bucheron, il n en fut pas moi "barbare" et un excellent guerrier.
C est suite à une bataille à la frontière, qu il fut fait prisonnier de guerre. Résistant aux tortures, sans jamais lâcher l info, il failli perdre la vie, le comte ne pu se résoudre à le laisser dans cet état, et le fit soigner.
Depuis, dix années s étaient écoulées, et notre blond de germain était resté dans la propriété. Personne ne l attendait chez lui, aucune famille.
Les animaux étaient devenus ses compagnons, Bernold officier de garde chasse sur les terres du comte, et spécialement, les environs du chateau.
Son fidèle oiseau l accompagnait toujours, sur son épaule, et Sophie prit peur en le voyant battre des ailes, elle se releva en vitesse et s éloigna quelques peu.
Constance sourit au nouveau venu et se leva aussi:

-Je n ai point froid Berny. Puis je caresser Nebellis ?

L homme porta sa main a son épaule, puis subit un coup de bec, et l oiseau vint s installer, Constance puis alors caresser son ramage noir.

-Bonjour messire, nous venons chercher des escargots.

-Escargot ? Kezké c est ?

-Ben la limace avec sa maison sur le dos. Qui sort quand il pleut et qui vient manger les feuilles de salades

-Ah voui voui, mais vous pronouncez mal. C est "Aicekarguntheu"

A savoir qui prononçait mal, on pouvait se lancer dans un long débat, interminable sur les origines et les éducations de chacun des protagonistes, mais nous résumerons en reprenant cette citation: "Les gouts et les couleurs ne se discutent pas"
Nos protagonistes, eux, se lançaient à la chasse aux gastéropodes.
Un, deux, trois.....le quatrième se faisant la malle, un peu plus dans l autre main, toujours plus de découverts au fil du ratissage du jardin, et n ayant pas de sac ou de sceau, Constance émit la brillante idée, d utiliser le tablier de sa servante pour y mettre les bestioles.
Adieu tablier...
Le voilà replié, prés à faire un parfait baluchon, récupérant les premiers fruits de la récolte.
Il y en avait de toutes formes et de toutes tailles, bavant les un sur les autres, glissant pour s évader, ils n étaient pas tous comestibles pour ce soir, il valait mieux les élever et faire grossir les plus petit.
Bientôt, le volume ramassé dépassa celui d un bon gros melon.

-Je pense qu il y en a assez non.

-Sachez que ce n est pas à vous de penser. C est moi qui déciderai quand il y en aura assez. Et je dis.....qu il y en a assez.

Petit soupir inaudible de la part de Sophie. Sourire espiègle de l enfant.
Un dernier escargot dans le lot, une caresse une le dos du corbeau et c est le départ pour la demeure.
Bernold les regarda s éloigner, priant pour que Constance ne fasse pas subir aux gastéropodes le même sort que la dernière fois et lui cria:

-Ne fistes pas des bêtises, mam'zelle.

En simple réponse, elle se tourna et lui lança un sourire malicieux qui n eu que pour effet de le faire rire et d inquiéter Sophie.
Et elles s en retournèrent gaiement.
On déroulait un tapis pourpre sur le parvis et tout le long des escaliers, surement que quelqu un d important se présenterait aujourd hui devant le comte. Les voyants arriver, chaussures boueuses, Edgard les arrêta et le rejoignit sur le chemin de gravier.

-Demoiselle Constance, il ne serai pas convenable de vous voir salir de boue, ce magnifique tapis.
Sophie, donner moi votre charge et retournez donc vous promenez dans le jardin.

Constance elle, ne le trouvait pas si magnifique, et l aurai volontiers maculé de terre si les opérations n avaient pas été sous la direction de son ami majordome. Elle ne voulait point lui causer d ennui.
Sophie elle, obéit, tendant sont baluchon à son confrère.
Edgard jeta un oeil dedans, grimaça et regarda Constance qui repartait déjà, Sophie à sa suite.

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

Après 3 jours de chevauché sans incident la petite troupe se présenta aux abords d'un vaste castel. Il avait dépassé une des demeures de la comtesse la veille et l'y avait laissée afin d'assurer sa sécurité, comme prévus. Le jeune François semble hagard, son voyage a dos de poney l'avait visiblement épuisé, pour une première a dos d'équidé ce n'était pas une bonne expérience. Il devait avoir mal au dos, au derrière et aux bras. Mais outre une fatigue visible sur son visage il ne s'était pas plaint une fois durant le trajet, il avait remplit son rôle a merveille. Chaque jour le jeune sénéchal était plus impressionné pas la force de caractère de son élève.

Ne sachant ou la cousine de la comtesse est enfermée la troupes avait décidé, suivant les conseils d'Eleonore, de commencer par cet imposant castel.

Messire comte, nous voila donc au pied du castel de Flandre. Il semble que cette demeure soit assez inaccessible. Il y a cependant un grand parc derrière. Peut être est il possible d'entrer par la. Je pense que le parc ne doit pas être protégé au même titre que la demeure. C'est la seule chance que nous avons je pense.
Qu'en pensez vous?

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Tentons de passer par le parc peut etre trouverons nous une possibilité d'entrer. La Comtesse me disait que Constance aimait a jouer dans le parc.
Francois, tu resteras en retrait et tu garderas les chevaux.

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

Le jeune sénéchal jette un coup d'oeil en biais au comte. Il donne des ordre a mon élève? il doute de rien ce comte. Je l'aime bien mais il doute vraiment de rien.

François tu restera ici avec les bêtes pendant que le comte et moi allons jeter un oeil dans ce jardin.

D'un geste impératif le jeune sénéchal prit les devants l'épée au claire.

Allons y vostre Grâce, je passe devant. Si nous rencontrons quelqu'un il vaut mieux que vous ne soyez pas porter de sa lame. Votre vie est trop précieuse, mieux vaut risquer la mienne pour le moment.

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Thierry dégaina son épée, et se mit en retrait derrière son sénéchal, surveillant les cotés.
Bien mon ami je te suis, avec un peu de chance la petite sera dans le jardin a jouer.

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

Espérons qu'elle y sera... sinon il nous faudra rentrer en la demeure ou du moins se renseigner pour découvrir ou elle se cache.

Avançant avec précautions les deux hommes font le tour d'un petit bosquet et pénètrent dans le jardin. Au loin le soleil commence a décroître, laissant le jardin dans une semi pénombre. Tout a coup le jeune sénéchal stoppa net son avancé et fit un signe en direction du jardin au comte.

Il y a deux personnes la bas! pas assez costauds pour être des gardes. Cela pourrait être n'importe qui. Que faisons nous?

Constance avait hâte d être ce soir, lorsqu elle récupérerait son magot.
Mais pour le moment, elle avait envie d aller faire un tour à l écurie, zone qui lui était complètement interdite accompagnée ou non, depuis qu elle avait liberé -accidentellement- les chevaux du comte et des invités.
Depuis le temps, la jument avait du pouliner, et Constance voulait voir l animal.
Il lui fallait donc semer sa jeune gouvernante.

-Bien, nous allons jouer à cache cache. Vous allez compter jusqu à , et moi me cacher.

Sophie ne se doutait de rien, trop inexpérimenté avec ce genre d enfant, et de travail, alors elle s appuya sur le tronc de l hêtre et compta de vive voix.
Constance prit ses jambe à son cou et courru à travers le parc, longeant les haies.
Bien caché dans ses buissons, le germain observait les hommes qui avait pénétré dans le parc.
Eux même semblaient surveiller les jeunes filles de loin.

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Thierry fit un signe a Gardakan, lui montrant la fillette qui partait en courrant.
La voila qui joue avec sa bonne, elle semble etre seule, approchons nous doucement a couvert, il faudrait qu'on puisse l'appeler sans reveiller la maisonnée.

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

Sinon je saute sur la gamine et lui soutire son nom pendant que tu t'occupe de la bonne?

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Non tu pourrais l'effrayer.
Thierry se tourna et scruta le bois, il apercut une forme immobile et la montra a Gardakan,
on nous observe mon ami.

Pendant ce temps, dans leur dos, Constance disparu dans le petit labyrinthe de haie, raccourcie pour aller aux écuries.
Bernold lui, toujours caché mais reperé, s occupa à imiter le cri d un sanglier labourant la terre
Et Sophie finissait de compter, et s en alla chercher à l opposé du parc

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

Gardakan observe le lieu montré par le comte et fronce les sourcils.

Messire comte je crois que la pénombre abuse vos sens. Ce n'est la qu'un gros porc se roulant dans la fange.
Occupons nous plutôt de la ga.....
Mais elle est ou?!!!...

on a perdu la gamine!

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Avancons un peu de ce coté la, répondit Thierry montrant l'endroit ou était le sanglier.

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

heu messire comte je n'aime pas trop les sangliers moi.... Bon allons y...

le jeune homme avance aux cotés du comte en direction des bruits de sanglier. Pas rassuré du tout le senechal tient son épée en position offensive prêt a pourfendre la bête au moindre écart. Arrivé a quelques mètres les deux hommes s'accroupissent derrière un buissons puis regarde la ou devait se trouver la bête et voit... un homme imitant un sanglier.

Mon seigneur... on fait quoi?... il m'a pas l'air bien net celui la. Il lui manque quelques cases je pense.

Le dict sanglier était bien confient, il avait gratter la terre de ses mains, assez profond pour faire une tranchée type porcine, imitant a la perfection l animal.
Il se ferait passer pour fou, lui étranger, surement torturé et prisonnier, ça marchait à tout les coups et les gens l oubliait.
Mais eux ? Nouveaux au chateau...
Constance elle, continuait a se perdait dans le labyrinthe, un peu désorientée, vue que les haies avaient poussées

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Attendons et regardons, cet homme ne doit pas etre bien dangereux, mais restons vigilants quand meme, de plus la petite n'a toujours pas réapparu.

Messages : 247 Date d'inscription : 15/04/2008 Age : 37

Le jeune sénéchal assis derrière le buisson décida de se lever et de s'adresser a l'homme. Au moins pour savoir pourquoi celui ci n'avait pas donné l'alarme en les voyant. A première vu il semblait se cacher et vu sa tenue n'était pas des gens du château.

Le jeune sénéchal se relève donc et se racle la gorge.

Puis je vous aider? Travaillez vous au castel

Je fais un sanglier fille en chaleur pour attirer le male..

Ah... interessant... ma foy bonne chasse alors...

se retournant vers le comte

Nous voila bien avancés...

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Se retint d'éclater de rire en voyant la tete de son sénéchal.
Thierry se leva et se dirigea vers l'homme.
Alors mon ami, on fait le sanglier pour que nous ne nous approchions pas?
Connais tu Constance? nous sommes venus pour la sauver, peux tu nous aider?

Bernold releva la tete vers son nouvel interlocuteur. Il lui semblait plus noble que l autre et parlait avec gravité.
Il se releva de toute sa hauteur, les depassant bien d une tete au final.
Ces hommes disaient vouloir sauver la valoise ? Mais au nom de qui ?
Le germain repondit simplement

-Sanglier viendra pas si vous restoisses là.

Constance elle se fatiguait et s effrayait seule, courant partout.
Puis elle se posa et crisa:

-BERNYYYYYYYYYYYYYYY !!!! Beeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerny !!

Cris de sa maitraisse venant à ses oreilles, le blond oublia ses interlocuteurs et fila vers la zone d appel

Messages : 255 Date d'inscription : 08/03/2008

Viens suivons le il nous ménera a l'enfant.
Thierry suivit l'homme qui partait en courant vers les cris.

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