Passage du convoi

Citation :

"Bonjour Mamie, je suis d'avis que comme pour les fêtes de Noël, nous passions la nouvelle année icelieu avant que d'entreprendre notre rendon vers Toulouse. Qu'en dites vous ?"

Je suis d'accord, Chevalier, passons la nouvelle année dans ce village ! Peut-être pourrons-nous trouver quelque repos, après ces journées épuisantes : nos blessés vont mieux, et sont entre de bonnes mains avec le médecin et le Prêtre. Nous pouvons, donc, prendre le temps de penser un peu à nous ... avant de reprendre la route pour Toulouse. Cela me fait penser qu'il faudrait que j'envois un courrier à la Comtesse ... mais cela peut attendre quelques instants ....

Ysilde prit le bras du Chevalier et l'emmena pour une courte promenade dans le village. Ils purent ainsi se parler, seuls à seuls ... ce qu'ils n'avaient pu faire depuis longtemps.

Tout en se promenant, Ysilde et Michel discutaient.

Citation :

Ahhh cet air frais et votre compagnie chasse ma fatigue, cependant je souhaiterai savoir si vous pensez que la vie de chevaleresse est une vie que vous apprécieriez ?"

Quelque peu surprise par la question, Ysilde avoua au Chevalier que cette vie, même si elle était éprouvante, lui convenait.

J'aimerais continuer dans cette voie, Michel, même si je dois encore m'endurcir. Je suis toujours un peu trop pleine de compassion pour ces jeunes garçons, qui se sont fourvoyés... parce que je sais, qu'ils sont souvent innocents, et ont suivi de belles paroles pleines de promesses d'une vie meilleure ...
Mais, je crois pouvoir réussir, avec votre aide, à ne plus faire preuve de trop de sensiblerie ...
Heu ... puis-je vous demander un service ... ? Bien que je ne sois pas guerrière dans l'âme, pourriez-vous m'enseigner l'art du combat ? afin que je puisse au moins me défendre, que je ne sois pas une charge pour vous ? Dans ces moments de lutte, il n'est nul besoin que vous soyez distrait par le fait de me savoir en danger ... ne pensez-vous pas ?

Alors qu'ils continuaient à deviser, Ysilde repéra Søren Hakarsson, qui semblait se morfondre.

Ne serait-ce pas le Tribun de Toulouse ?

Paul était surpris par le visage du Varègue comme perdue dans on ne sait quel fjord ou encore sur un rampart de Constantinople, mais il semblait vouloir parler, c'est vrai que si on n'était point accompagné l'ambiance était difficile.

"Messire Soren, permettez que je vous présente Dame Ysilde, DAme de compagnie de nostre Comtesse, vaillante et forte nous discution du moyen le plus approprié de fournir une éductaion militaire à DAme Ysilde lui permettant en toutes circonstances de se défendre.

Je pensait lui apprendre à se servir d'un poignard et savoir utiliser sa "faiblesse" pour en faire une force, exploiter la puissance de l'adverssaire pour la retourner contre lui. Vous qui êtes un expert de la chose militaire et que j'ai vue beau comme Thor au combat, cela dit sans gabois ni jangles, que nous conseillerai vous ?"

Michel Rit aussi :

" oui Tyr le plus vieux des Ases mais n'était ce point le même que Tuisto et peut-être me dirais vous que vous le préférez à Thor car il incarne en quelque sorte la souveraineté le dieu de la guerre juste et de la stratégi, et non la seule force guerrière. N'est-ce point le frère d'Odin ?

Méfiez vous cependant de ne point mettre votre main au feu comme l'on dit chez nous ou plutôt, pour vous dans la gueule du loup Fenrir.

Pour ce qui est de Dame Ysilde nous pourrions mélanger les genres, le poignard si elle est surprise et n'a point le temps d'archonner et de férir sion assaillant s'une belle dondaine et l'arc et l'arbalette également. Dites moi ,"

Voyant la surprise se peindre sur le visage de Soren, sans compter celui d'Ysilde, il se mit à rire de nouveau.

"Oui je connais votre peuple, ou du moins un peu sa culture et c'est un maure en Espagne qui m'y a initié, ils ont de grands savants et l'un de nos prisonniers qui est resté fidèle à mon père, ce dernier l'ayant empéché de se faire massacrer, m'a servit de précepteur au château familial"

Ysilde inclina la tête devant Søren Hakarsson. Un léger sourire aux lèvres, elle répondit : Enchantée, Messire Hakarsson.

Puis, curieuse, et un rien stupéfaite, elle écouta les échanges entre les deux hommes, ne voulant y participer, de peur de montrer son ignorance en la matière. Elle n'avait jamais voyagé hors du Comté, et l'instruction que lui avaient donnée les religieuses, si elle était complète en ce qui concernait la lecture, l'écriture ainsi que la religion, possédait quelques lacunes pour tout ce qui touchait à ce qui existait hors des frontières du Royaume. Elle avait bien appris quelques petites choses en écoutant Michel, mais, là, sa stupéfaction n'avait d'égale que sa totale méconnaissance du peuple nordique, dont était issu le soldat.

Elle releva légèrement la tête lorsqu'il fut question d'elle. N'ayant aucune idée de ce que nécessite en force le maniement des armes, je m'en remets à vous, Messires. Je ne suis point forte, mais souple et agile ... ceci devrait jouer en ma faveur ?
Dans tous les cas, je suis prête à apprendre ...

En prononçant ces paroles, elle regardait du coin de l'oeil le Nordique, et pensait qu'il devait être un redoutable adversaire. A ce moment là, elle se demanda si elle ne préjugeait pas un peu trop de ses aptitudes à apprendre quelques techniques de combat, se disant que si le sort la plaçait en face d'un adversaire de la taille et de la force de Søren Hakarsson, elle aurait certainement bien peu de chances de s'en sortir. Mais, elle préféra garder ses doutes pour elle. Il serait toujours temps d'en parler au cours de son apprentissage, si, toutefois, ses appréhensions persistaient.

Ysilde sourit. Je vous fais entièrement confiance, Michel, et me tiens prête pour votre enseignement.

A ce moment, les cloches se mirent à sonner, et Ysilde, qui faisait face à l'église, vit le Père Marianus sortir et se tenir sur le parvis. Bizarrement, bien peu de villageois arrivaient. Ysilde se demanda un instant ce qu'ils craignaient. Puis, elle réalisa que nombre d'entre eux devaient avoir embrassé la religion cathare. Mais, elle pensa aussi, qu'il n'y avait sûrement pas que cela. Elle espéra qu'aucun soulèvement, dû aux brigands dissimulés parmi la population, ne se préparait. Cependant, elle n'osa parler de ses doutes.

Michel sentit une drole d'admosphère sa faire quand les cloches sonnèrent prenant Ysilde, qui avait à la plus grande joie de Michel repris visage et habits féminins, par la main il se dirrigèrent vers l'église.

"quitte à ce que nous soyons que nous autand communier avec le Père Marianus, ne croyez vous point Ysilde. Demain nous rentrons à Toulouse lui faire notre rapport " Puis se tournant vers Soren "Je crois que nous en avons tous envie, bien que cela ne soit que pure réflexion de ma part"

Ysilde et Michel se dirigèrent vers l'église.

Nous accompagnerez-vous, Messire Hakarsson ?

Ysilde aimait se recueillir de temps à autre. Elle avait été bercée toute son enfance par les chants lithurgiques, par les sermons des prêtres. L'atmosphère douce et sereine du couvent lui laissait un souvenir agréable, qu'elle retrouvait dès qu'elle entrait dans une église. L'odeur de l'encens, la sérénité des lieux, tout cela lui plaisait, et l'aidait dans les moments difficiles.
Or, depuis que les bandes de brigands essaimaient dans toute la région, le danger rodait sur les routes, dans les villes et les villages. L'église, les prêtres la rassuraient quelque peu. Elle avait l'impression que rien de fâcheux ne pourrait lui arriver tant qu'elle suivrait la voie de la croyance, même si elle savait, au fond d'elle-même, que seules les actions armées viendraient à bout d'une grande partie de cette menace que représentaient ces malandrins.

Michel sourit et fit un clin d'œil à Ysilde :

"Et les brigands mon père sont ils âmes à ne point recevoir dondaine ? pour ce qui est des fidèles vous aurez au moins nous deux faute de mieux"

Michel et Ysilde entrèrent dans l'église

Comme à son habitude, le Père Marianus fit un magnifique serment et bien que l'église fut largement déserte, on comptait les habitants du village sur les doigts d'une main, les paroles employées étaient justes et à bien des lieux des "boniments" employés par beaucoup des tenants de l'église de Rome.

Le discours était ouvert et tolérant et ramenait à des préceptes justes qui si ils avaient été un peu plus souvent employés et, surtout, mis en pratique n'auraient pas fait basculer de large pans de la population méridionale dans une hérésie qui touchait tellement les gens qu'elle menaçait le culte établit.

A la fin de la messe Ysilde et Michel profitant de la clémence relative de la journée partirent découvrir le village.

Michel également prenait du plaisir à ces instants de bonheur tranquille auprès de cette jeune femme si agréable et pleine de ressources. La maison qu'ils avaient découvert était effectivement surprenante dans ce village. Il s'était résolu à prendre la main d'Ysilde, elle ne le repoussa pas et se regardant ils eurent un sourire complice.

"C'est ma fois la maison d'un notable ou d'un noble des environs, voire du seigneur d'icelieu s'il y en a jamais eu un. Et si nous entrions afin de connaitre mieux ceux qui y habitent ?"

Citation :

"C'est ma fois la maison d'un notable ou d'un noble des environs, voire du seigneur d'icelieu s'il y en a jamais eu un. Et si nous entrions afin de connaitre mieux ceux qui y habitent ?"

Pensez-vous que ce soit bien raisonnable ? Cette demeure a l'air déserte, mais sait-on jamais ?

Tout en prononçant ces mots, Ysilde ne tenait plus en place. Bien, allons-y .... frappons ...

Ils se dirigèrent vers la grande porte d'entrée, où se trouvait un heurtoir. Ysilde s'en approcha, et le frappa plusieurs fois contre la porte. Rien, aucun bruit à l'intérieur. Se tournant vers le Chevalier, Ysilde l'interrogea du regard. Michel, amusé, ne pipa mot.
Ysilde se décida, et poussa sur la porte, qui s'ouvrit en grinçant. Les jeunes gens entrèrent en hésitant. L'intérieur de la demeure était sombre et il y faisait un froid glacial. La jeune femme réprima quelques frissons, et regarda alentours. Au fond, se distinguait un escalier. La demeure était batie, en effet, sur plusieurs étages.
Le sol était dallé de pierres usées par de multiples passages. Sur la gauche, une porte était ouverte, et donnait sur une grande pièce où trônaient une immense table en bois fonçé et quelques chaises. De magnifiques tentures ornaient les murs. Quelques fleurs séchées dans un vase, quelques objets en étain étaient posés sur un bahut massif. Les fenêtres étaient masquées par de lourdes étoffes rouges.
Ysilde, pas très rassurée, se retourna vers Michel, et glissa sa main dans celle du Chevalier. Le silence qui régnait était pesant, et ne faisait que rajouter à l'atmosphère lourde de l'endroit.

La jeune femme chuchota : allons-nous plus loin ?

La maison bien que magnifique était rendu glaciale par l'hiver. Elle était spacieuse et magnifiquement décorée, quel dommage qu'un tel bâtiment ne fut point habité. Par réflexe, Michel s'assura que son poignard et son épée jouaient bien dans leurs feurres.

"Oui allons plus loin", dit-il, à haute voix, "il ne faut pas que l'on nous prenne pour manant ou autre robeurs

Il y a quelqu'un ??"

Aucune réponse ne fut donnée à la question posée par Michel. Enhardie, sa main toujours dans celle du Chevalier, Ysilde s'aventura un peu plus dans la demeure.
Sur la droite, près du grand escalier, se trouvait une autre porte, qu'ils poussèrent. Dans le fond de la pièce, se trouvait une immense bibliothèque, emplie de nombreux ouvrages. S'approchant un peu plus, Ysilde ne put s'empêcher d'effleurer les livres. Ceux-ci semblaient anciens, avec des couvertures en peau, finement décorées d'enluminures.
Sur l'un des murs, était accroché le portrait d'un homme : un homme assez âgé, le visage mangé d'une barbe grisonnante, les yeux bleux pétillants de malice, le sourire au lèvre, la main gauche posée sur sa taille, la droite jouant avec une plume.

Se rapprochant un peu plus de Michel, Ysilde lui révéla ses pensées : Ce portrait est peut-être celui du propriétaire des lieux ... il a l'air bienveillant ... Ce doit être un lettré ... Regardez ces ouvrages ! Je me damnerais pour en posséder seulement quelques uns ....
Il est quand même étrange que cette demeure soit déserte. Elle n'a pourtant pas l'air d'être abandonnée ... tout est propre, ici, pas de poussière ...

Avisant la cheminée, elle remarqua qu'une colombe était gravée sur la pierre. Elle pensa tout de suite à la colombe cathare ... seraient-ils dans une demeure appartenant aux "hérétiques" ? ce qui expliquerait peut-être leur absence ...

Michel avait suivis Ysilde et restait bouche bé devant tout ce savoir. Le château familial avait quelques livres essentiellement apportés suite au retour d'Espagne et par son précepteur mais la ils étaient devant des ouvrages dont la plupart leurs étaient inconnus.

"je crois que tu as raison Ysilede et je crois que j'ai une idée. Nous allons faire venir les chariots et charger tout cela ils feront de l'effet dans la bibliothèque familiale" se tournant vers Ysilde

Certes c'était provocateur mais s'il se trouvait icelieu quelqu'un il le prendrait pour un rustre et certainement interviendari, il n'avait pas eu d'autres idées mais il avait le sentiment qu'ils n'étaient pas seul.