Passage du convoi

Messages : 61 Date d'inscription : 17/04/2008 Age : 61 Localisation : Toulouse

Le silence avait plané, lourd comme chape de plomb ; pour le moment, à part le jouvenceau apeuré, aucun brigand n'avait encore pris la parole ; de fait, celui qui parlerait, risquerait fort de condamner ses collègues à une mort certaine ; mort qui pourtant, les guettait indéniablement ; était-ce donc la honte d'être le seul à rester en vie, qui les tenaillait tous au point de n'oser parler le premier ?

Marianus avait croisé un instant le regard du jeune homme, s'eforçant de rester impassible, puis était repassé à son voisin ; il convenait de le laisser venir seul à se confier.

Derrière eux, Damoiselle Ysilde avait témoigné sa compassion à l'égard du jeune soudard ; Marianus comprenait fort bien cet élan d'empathie féminine ; mais il valait mieux pour l'heure rester ferme et glacial ; il ne se retourna pas, continuant de fixer dans les yeux les prisonniers, un à un.

Son regard ayant fait le tour, revint au jeune brigand apeuré ; il le fixa un court instant, lui dictant par la pensée ce qu'il attendait de lui ; c'est à ce moment que Michel vint à lui, et lui parla à voix basse.

Le père se contenta d'acquiescer ; il laissa le chevalier parler aux ribauds, et leva dans le même temps les yeux au ciel, prononçant intérieurement une courte prière ; abaissant de nouveau son regard, il le posa sur l'assemblée des malfrats, sans regarder l'un ou l'autre en particulier.

Alors ? n'en est-il aucun qui soit prêt à sauver son âme, sinon sa vie ?

Messages : 27 Date d'inscription : 19/04/2008

Le jeune brigand, qui s'appelait Gaël, tentait de se calmer tout seul, de contrôler sa respiration. L'intervention d'une dame qui avait eut pitié de lui juste avant l'avait couvert de honte. Depuis tout jeune Gaël rêvait de devenir homme d'arme, malheureusement pour lui dans son village natale ceux qui faisaient la loi étaient les brigands. C'est pour cette raison qu'il les avait rejoint, il voulait être chez les plus forts.

Quelle désillusion... et en plus maintenant qu'il avait livré son premier combat il tremblait comme une fille et avait peur... il s'était trompé sur toute la ligne. Gaël n'avait plus beaucoup d'estime en lui même, il arriva à se convaincre qu'il devait être de ceux qui trahissent leurs proches pour sauver leur misérable existence.

D'une voix faible et tremblante, les yeux posés sur le père :

M... moi, je parlerais.

La quasi totalité des hors la loi baissèrent les yeux au sol, ils se savaient maintenant condamnés. Gaël avait une chose à demander avant de parler, le jeune adolescent avait l'esprit embrouillé et ne se méfia pas, oubliant la personne à qui il s'adressait.

Pourriez vous accorder une dernière faveur à mes camarades ? Qu'ils reçoivent le consolament afin de quitter ce monde liberés. Je vous en prie.

Prise à part par Michel, Ysilde lui répondit.

Vous avez raison, Michel, ces brigands sont capables de tous les crimes. Mais, ce garçon, voyez, il est à peine plus jeune que moi ... mais, ne discutons pas ... je vous fais entièrement confiance, et je sais que vous ferez pour le mieux.
Pardonnez mon intervention ... cela ne se reproduira plus ...

Elle le regarda s'éloigner et parler en aparté avec le prêtre. Au fond d'elle-même, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui en toute circonstance, et qu'il lui était profondément attaché. Et cela, au moins, lui donnait foi dans l'avenir.

Messages : 61 Date d'inscription : 17/04/2008 Age : 61 Localisation : Toulouse

Le Père avait entendu le jeune homme ; son regard était toujours parfaitement impassible, sans sévérité simulée ; au contraire, jouer une mauvaise comédie aurait été tomber dans le piège de violence de l'Ennemi, non point l'ennemi de chair qui se trouvait là agenouillé et bien pitoyable, mais bien l'autre, l'Ennemi qui avait juré la perte de l'humanité, et qui avait entraîné ces pécheurs dans ses rets.

Ainsi donc l'apprenti brigand avait décidé de parler ; le mieux allait être à présent de le prendre à part. Ce qui n'empêcherait pas, par la suite, d'isoler chacun de ses collègues pour tenter de leur tirer à eux aussi les vers du nez ; séparément, ils se montreraient peut-être plus loquaces qu'en bande. Le Père allait se retourner vers Michel et Soren pour leur proposer d'agir ainsi, et de trouver un endroit où ils pourraient interroger en toute quiétude le jeune brigand repentant.

Mais soudain, voilà que celui-ci lança une demande qui surprit le prêtre ; il écarquilla visiblement les yeux, puis se ressaisit vite, déclarant avec calme mais fermeté :

Non. Point de consolament. Je suis disposé à entendre en confession ceux qui vont mourir, et à leur donner les derniers sacrements de la Sainte Eglise ; mais il est hors de question que je laisse perpétrer céans un rite hérétique.

Disant cela, il n'ignorait pas qu'il risquait de perdre les aveux qui se préparaient à éclore ; mais il est des choses qu'on ne peut demander, même à un prêtre ouvert d'esprit ; ce qu'il eût pu accorder à des Juifs ou des Mahométans, il ne pouvait le concéder à des sectateurs d'une déviance hérétique.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel ne pouvait donner tort au Prètre quoi que celà risque de produire chez les brigands, cependant et officilellement, personne devant un membre du clergé ne se serait risqué à faire une intervention dans le sens de la demande du jeune brigand.

il se penchat une nouvelle fois vers le Père Marianus et lui parla bas afin de ne point être entendu

"Mon Père, si un autre d'entre ces hommes vous donne d'autres informations que ce pauvre gamin ou qu'au moins il donne les mêmes, alors il sera à vous et je garderai le jeune auprès de moi. Je sais que, pour vous il paraitra hérétique mais nous avons donné notre parole et puis nous apprendrons peut-être plus de la sorte sur cette hérésie"

Citation :: Pourriez vous accorder une dernière faveur à mes camarades ? Qu'ils reçoivent le consolament afin de quitter ce monde liberés. Je vous en prie.

Lorsqu'elle entendit ces mots, Ysilde se dit que l'adolescent venait de se perdre. L'hérésie cathare .... en parler devant un prêtre ... quelle terrible erreur !
Même si Ysilde avait de la sympathie pour les cathares, qui se conduisaient bien souvent mieux que les religieux catholiques, elle s'était toujours gardée d'en souffler mot à quiconque.
Dans l'extrême panique dans laquelle il se trouvait, le jeune garçon ne s'était pas rendu compte de ce qu'il venait de dire, et Ysilde ne chercherait plus à intervenir. Elle jeta un coup d'oeil au Père Marianus, qui restait inflexible, et à Michel, qui, lui, restait impassible.
Lorsque le Chevalier se pencha vers le prêtre, Ysilde se demanda s'il continuait à chercher à sauver l'adolescent ou s'il abandonnait, au vu des mots qui venaient d'être prononcés.

Messages : 61 Date d'inscription : 17/04/2008 Age : 61 Localisation : Toulouse

Le Père se retourna vers Michel, de sorte de ne pas être entendu ni vu des brigands :

Ne vous inquiétez pas mon fils, il n'est pas question de renier ma parole ; et effectivement je suis pleinement d'accord avec vous ; si nous pouvions les sauver tous - j'entend sauver leurs âmes ET leurs vies - j'en serais le premier réjoui ; toutefois, vous le savez comme moi, la justice des hommes se doit d'être sévère, et ils ont tous mérité le châtiment qui les attend.
Alors oui ; je vous laisse le jeune homme, et si un autre se décide à parler, je le prendrai au service de Saint Sernin ; et je vais à présent vous laisser continuer cet interrogatoire avec messire Soren ; je me tiendrai juste un peu en retrait, écoutant sans intervenir, si cela vous convient...

Il se retourna ensuite vers les brigands agenouillés, l'air impassible ; pas un mot ne passa ses lèvres ; il allait laisser le bras séculier des soldats prendre en charge la suite de l'interrogatoire, en espérant qu'aucun abus ne serait commis ; de toute façon il était là, et veillerait...

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel se retourne et croise le regard d'Ysilde, il lui sourit en espérant qu'elle comprendrai que c'était un sourire d'espoir pour eux deux certes mais aussi pour le jeune homme. Puis il se tourne vers le gamin.

"Toi puisque tu veux parler, viens avec moi, Messire Soren allons t'entretenir et le Père Marianus sera garant de nostre parole"

Il s'anvance sans crainte parmis les hommes entravés, coupe les liens qui entravent les pied du gamin et le pris par le bras, non point pour le seigneurier mais pour lui donner du courage tant il sentait que le gamin tremblait comme une feuille.

derrière les chariots il demanda "comment te nommes tu et d'où viens tu ?"

Messages : 159 Date d'inscription : 27/05/2008

Søren Hakarsson qui était resté jusqu'à présent en retrait pour veiller aux grains et se tenir prêt à réagir dès la moindre incartade de la part des brigands. Pour laisser le Père Marianus exercer au mieux sa méthode, il s'était même positionné dans le dos et à distance respectable des ces gredins. Le moins d'influence possible pour ne pas influer leur décision.

Dès que l'écclésiaste eut fini et qu'il se fut entretenu avec Michel, probablement du moins, Søren se rapprocha quelque peu. Ce n'était pas le moment de resserer l'étau et il n'éprouvait aucune pitié à l'égard de ces âmes égarrées. Aussi, à la demande du chevalier, le Varègue acquiésa du chef et le laissa, lui ainsi que le jeune garçon, passer devant. Sécurité et prudence en tout instant.

Un petit coup d'oeil plus tard pour s'assurer que les autres se tenaient bien tranquilles, une fois derrière le chariot, il adopta cependant une attitude moins vindicative malgré le fait qu'il se tenait tout autant sur ses gardes. Søren Hakarsson se composa également un visage moins radical et intouchable afin de mettre en confiance le jeune homme. Après tout, il n'avait rien contre lui sinon sa piètre décision de collaborer de plein gré avec ses "collègues". Søren s'appuya même sur le chariot pour marquer ses aises et inviter le jeune homme à en faire de même.

Tiens ... il leva son index vers le ciel et ajouta à l'intention du chevalier:

Sans doute ce garçon serait plus à son aise si l'installions dans une position plus confortable. Après tout, l'honnêteté se gagne et se récompense comme le désir de réparer ses fautes.

Adressant ensuite un regard plus froid et sans répliques au pauvre adolescent.

Mais n'oublions pas que le mensonge, la déloyauté envers les principes et le vice ne connaissent bien souvent qu'une issue finale et fatale.

Je vous en prie, nous vous écoutons d'abord. Parlez franchement et sans détours.

Messages : 61 Date d'inscription : 17/04/2008 Age : 61 Localisation : Toulouse

Marianus s'en fut rapidement à sa monture, et fouilla dans les fontes ; il en revint avec un petit carnet de parchemin vierge, et un fusain ; ainsi, pourrait-il noter tout ce qui se dirait.

Il se tenait à l'écart des deux hommes d'armes, comme il avait dit ; attendant les confidences du jeune soldat...

Dans le même temps il repensait à ce qu'il avait appris, les jours précédents, à Albi, sur les Cathares ; leur dogme lui avait certes paru fortement blasphématoire, cependant il avait eu l'impression qu'on lui noircissait le tableau, en ce qui concerne leurs comportements quotidiens.
Et voici que les premiers Cathares qu'il rencontre, du moins qui osent se révéler ainsi, s'avèrent être des brigands sans foi ni loi ; de quoi apporter de l'eau au moulin de l'évêque d'Albi et des prélats confinés dans leurs palais...

Mais enfin, il s'obligeait à se faire une idée par lui même ; il allait donc pouvoir, de toute évidence, en apprendre davantage très bientôt...

Messages : 27 Date d'inscription : 19/04/2008

Le jeune homme avait le coeur qui battait à tout rompre, et avait l'impression qu'il allait s'évanouir. La sensation de trahir ses compagnons par lâcheté, par peur de la mort... la honte de ne pas se conduire comme un homme devant une femme... l'humiliation de son pentalon souillé qu'il tentait de cacher de ses mains pour qu'on n'y voit pas l'auréole.

Le chevalier, celui qui semblait commander lui avait l'air honnête et droit, si ce n'était que lui le jeune brigand se serait sans doute senti en sécurité... mais il y avait ce prêtre dont l'aura était terrifiante, surtout qu'il s'était trahi tout seul en s'avouant hérétique... il y avait aussi ce géant, tribun de Toulouse, celui qu'il avait assailli un peu plus tot dans la bataille et qui lui avait ouvert l'arcade qui saignait toujours.

La voix du hors la loi était à peine audible et exigeait de tendre l'oreille, sa voix tremblait et il bégueyait de peur. Il n'était du mauvais coté que depuis quelques semaines à peine, naïf il n'avait jamais pensé que sa vie le menerait là où il était.

Je me nomme Gaël... je suis fils de fermier, nous habitons le Comté de Toulouse depuis toujours, le village juste là.

Il pointe la direction sud est, là où se trouvait un village dissimulé derrière les bois.

Que dois je vous dire pour vivre ? Je ferais tout ce que vous voulez, mais ayez pitié !

Le garçon paniquait d'autant plus qu'étant novice il n'était même pas sur de pouvoir répondre aux questions.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

"Mon garçon, je souhaite que tu me dises comment tu en est venu à rejoindre cette bande, qui t'a recruté, où se trouve votre camp. Ensuite j'aimerai savoir qui vous emploi, si tu as vu ou entendu quelque chose qui te fasse dire que ton chef maintenant mat recevait ses ordres d'autres personnes.

Enfin que tu nous explique comment un Cathare dont certains dises qu'ils ne veulent que la paix, peut-il se faire brigand, à moins que le foi qui est professée soit celle de la haine de tout ce qui n'est point de votre religion?

nous t'écoutons et rappelles toi que tu as ta vie entre tes mains car nous vérifierons point par point"

Du coin de l'oeil, Michel vit Ysilde qui n'osait se mêler au groupe. "Ecuyer, tu sais écrire viens toi aussi prendre des notes cela nous sera utile, ce que l'on entend et ce que l'on écrit diverge parfois, ainsi nous pourront nous vérifier"

Citation :: Ecuyer, tu sais écrire viens toi aussi prendre des notes cela nous sera utile, ce que l'on entend et ce que l'on écrit diverge parfois, ainsi nous pourront nous vérifier

Ysilde alla jusqu'à son destrier, fouilla ses fontes, en sortit parchemin et scriptorium, et se rendit aux côtés du Chevalier. Elle s'installa tant bien que mal, afin de pouvoir retranscrire les paroles des uns et des autres, dans les meilleures conditions. Elle vit que le Père Marianus prenait lui aussi des notes. Elle baissa la tête, afin que son identité ne soit pas découverte : seuls Michel et le Prêtre étaient sensés savoir qui elle était. Puis, elle se concentra sur l'interrogatoire, essayant de ne pas laisser ses émotions prendre le dessus.

Messages : 27 Date d'inscription : 19/04/2008

Le jeune hors la loi prit le temps de bien réflechir avant de répondre, afin de ne pas s'attirer d'ennuis en donnant de fausses informations, ou des informations incomplètes.

Je n'ai pas été recruté, j'ai rejoins moi même ce groupe... vous savez par ici on sait tous où trouver les brigands, et ils viennent souvent aux villages. Je n'étais qu'à l'essai...

Gaël passa une main tremblante sur son front pour en essuyer la sueur qui coulait sur son visage.

Notre campement se trouve à quelques kilomètres de là, dans votre dos au milieu des bois... le chemin n'est pas indiqué, je ne l'ai jamais fait seul et je n'ai pas été très attentif pour reperer les lieux, je suis désolé. Est ce que cela vous va quand même ?

Le chevalier ne répondit pas, il y avait encore des réponses a donner, aussi le brigand continua, toujours d'une voix chancelante.

Je ne sais pas exactement qui dirige, je ne connaissais que l'homme que vous avez tué. Ce que je sais c'est que nous possédons au campement plus que nous ne volons... donc le chef devait forcement recevoir cela de quelqu'un.
Il n'y a plus grand monde au campement, la plupart des hommes sont venus là, par contre ce que je sais c'est que le chef va souvent à des... réunions, avec les autres chefs.

Je crois que... je ne veux pas vous dire n'importe quoi je n'en suis pas sur mais... il me semble que le plus gros campement se situe vers Agen. Enfin en tout cas il y a des gens qui doivent savoir là bas. Je ne sais pas où se trouve tout les campements, mais celui vers Agen on en parle souvent entre nous.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel lève la tête et regarde Soren perplexe, ce qu'il viens d'apprendre est peu.

"Bien mon garçon, reste à l'écart, mais tu ne nous a rien dit sur le fait qu'un Cathare ou du moins celui qui s'en réclame puisse devenir brigand ?"

Se tournant vers un garde "Allez me chercher le suivant, il me semble qu'il y a un grand gars qui a pris le commandement après que leur chef ai été tué, il est blessé, amener le, c'est le plus grand de tous."

Puis se tournant vers Soren, pendant que deux hommes allaient chercher le brigand

" Messire j'ai idée qu'il va nous falloir aller dans la forêt trouver ce campement, mettre la main sur ce qui s'y trouve cela nous feras du butin pour les familles qui ont perdu un fils où un mari et des indices peuvent nous aider à trouver le fameux camp vers Agen. C'est loin mais il n'est peut-être que dans la direction d'Agen. Qu'en pensez vous ?"

Messages : 159 Date d'inscription : 27/05/2008

Michel de Lacaune a écrit:: Messire j'ai idée qu'il va nous falloir aller dans la forêt trouver ce campement, mettre la main sur ce qui s'y trouve cela nous feras du butin pour les familles qui ont perdu un fils où un mari et des indices peuvent nous aider à trouver le fameux camp vers Agen. C'est loin mais il n'est peut-être que dans la direction d'Agen. Qu'en pensez vous ?"

Le misérable jeune homme s'était prononcé. Les brigands étant doués d'autant d'honnêteté qu'il y avait d'innocents dans les prisons. Le Varègue gardait donc ses appréhensions à l'égard du jeune homme. Aussi louables étaient ses motivations premières.

Ce que j'en pense: c'est fort simple. Et s'il espérait sauver sa peau en nous conduisant dans un guet apent ? Ce que je crois c'est s'assurer de ses dires en lui promettant le pire s'il s'avère qu'il avait menti. Un petit exemple à l'appui pourrait même le convaincre de notre détermination.

Dans tous les cas, nous devons nous montrer extrêmement critique vis-à-vis de ce qu'il nous a dit: cela me parait bien trop facile. Et je n'aime pas les brigands et encore moins traiter avec eux d'une manière ou d'une autre que ce soit. Je crois qu'il serait également bon de confier nos prisonniers à d'autres personnes de valeurs afin de garder le maximum de vos effectifs pour nous rendre là-bas et éviter tout risque par la suite, disait-il en parcourant de son regard l'ensemble des voleurs de grands chemins épars non loin d'eux.

Assurons-nous des dires de ce jeune homme dans un premier temps et confions ses amis à nos geôles le temps de retrouver ce fameux camp. Ensuite, nous partons donc dans les alentours d'Agen avec notre jeune fripouille. Il ne connait pas la route ainsi et je ne doute pas qu'il ne connaisse pas l'emplacement idéal pour nous tendre un piège. Nous devrons être prudents et prêt à le mettre à mort au premier signe de traîtrise.

Voilà ce que je pense.

Ysilde, silencieuse, notait les dires de l'adolescent. Du coin de l'oeil, elle observait la sueur qui perlait sur son visage. Elle se rendait compte qu'il ne savait pas grand chose, et qu'il était conscient de risquer sa vie à tout moment, au moindre mot qui n'aurait l'heur de convaincre ses interlocuteurs. Elle le pensait sincère, trop jeune pour mentir effrontément. L'expérience de ce genre de situation lui manquait, à l'évidence.
Elle s'aperçut, également, que s'il n'hésitait pas à trahir ses compagnons, il évitait soigneusement de parler de son obédience. La peur de perdre les siens, indépendemment des brigands, le guidait-elle ? Ce ne pouvait être que cela : elle n'avait jamais entendu dire des Parfaits qu'ils pouvaient être violents, et, ainsi, punir ceux qui parlaient d'eux ...

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel était en effet dubitatif, car les renseignements données étaient particulièrement maigre.

"Messire Soren, je suis d'accord avec vous, ce qui viens de nous être dit ou rien est à peut près la même chose"

Puis se tournant vers le garçon

"Tu te moques de nous, tu es brigand mais tu ne sais pas aller à ton camp, tu es Cathare mais reste muet à ce sujet, tu as entendu des choses mais tu ne sais pas quoi. TU TE MOQUE DE NOUS.

Puisqu'il en est ainsi nous allons rendre justice et pendre le plus jeune après toi et le plus vieux et ainsi de suite jusqu'à ce que tu nous donnes des informations précises sur ton camp et la manière d'y aller ainsi que plus d'information sur le camp d'Agen, car aller là bas c'est nous éloigner et laisser les mains libres à tes amis. C'est bien essayé mais celà te couteras cher quand on te passera les brodequins et que les planches broieront lentement tes jambes."

"Amalric allez chercher le plus jeune et le plus vieux du groupe restant et menez les jusqu'à ce chène. Il convient que notre jeune faussement bavard voit de ses yeux ses amis se balancer en s'agitant au bout d'une corde, leurs langues sortir de leurs bouches et leur visages noircir. Au moins la mort sera rapide. Plus que celle que ces fils de Bélial ont infligé aux voyageurs encontrer et aux femmes et filles dont ils se sont amusés avant que de les abattre comme du bétail."

Pui se tournant de nouveau vers le gamin

"Je t'ai donné ta chance et t'ai fait miséricorde et toi tu te moques de moi, tu n'est qu'un herlot comme tes frères de potence et puisque tu ne dis rien tu vas entendre chanter tes frères"

Michel étaitt en colère contre cet enfant qui se moquait d'eux en ne disant rien qu'ils puissent exploiter , rien que du vent. Et bien puiqu'il fallait se montrer dur et impitoyable et bien que ce genre d'action le dégoute il n'avait pas d'état d'âme ne serait ce qu'en mémoire de ceux qui ici et dans les environs avaient été soumis à ces bourreaux.

Messages : 27 Date d'inscription : 19/04/2008

Une expression d'effroi pouvait se lire sur le visage du jeune adolescent lorsque le chef de l'armée toulousaine piqua une colère suite à ses réponses. Ce qu'il avait craint était en train de se produire, il ne savait pas grand chose et avait tenté de sauver sa vie en echange de maigres informations... cela ne semblait pas suffire.

Surtout, il ne comprenait pas la question sur les cathares et le rapport avec le banditisme... il y avait bien des brigands dans les comtés chrétiens, des brigands chez les musulmans... toute les croyances comptaient leur lot de bons comme de mauvais. Gaël ne croyait aux doctines hérétiques seulement parceque cela était son intêret et parceque dans les petits villages on comprenait plus facilement les preceptes cathares.

Le jeune se jeta à genoux en criant.

Non ! Ne faites pas ça je vous en supplie ! Je vous dirais tout ce que je sais, mais par pitié laissez moi juste le temps d'y voir plus clair ! Ne tuez pas ces hommes par ma faute.

Gaël se remet en position assise, haletant, une main sur sa blessure.

On m'a simplement appris que nos erreurs pouvaient nous être pardonnées lors du consolament... je voulais que ces hommes puissent trouver la paix pour leurs âmes, c'est tout... Les Bons Hommes ne nous ont pas enseigné le brigandage, nous le faisons pour des raisons personnelles.
Nous sommes tous pauvres mais le clergé nous oblige à leur donner le peu que nous avons... ce sont eux les brigands, pas les Bons Hommes !

Croisant le regard du père à ces mots, alors qu'une certaine rancoeur semblait s'exprimer dans la bouche du jeune hors la loi, celui ci n'en rajouta pas plus et se remit à trembler, pensant qu'on allait le mettre à mort sur le champs. Mais ils attendaient toujours des réponses, s'il voulait qu'on ne tue pas ses camarades il devait enchainer et etre convainquant.

Pour le campement je ne suis pas dans le clan depuis assez longtemps pour vous guider comme cela, mais si je venais avec vous je pourrais vous indiquer le chemin surement.

L'attitude de Gaël était plus que contradictoire. Il s'opposait par moment à ce qu'on exécute ses compagnons, mais était près à mener une troupe vers le campement pour exterminer les autres afin qu'on lui laisse la vie sauve.

Concernant le campement d'Agen je n'y suis jamais allé, et vous avez tué notre chef, c'est lui qui y allait parfois. ATTENDEZ ! moi je savais où trouver les brigands parce qu'ils venaient souvent dans les villages... les gens de là bas sauront surement où ce trouve le campement, si vous leur demandez ils vous renseigneront probablement mieux que moi.

Pitié ne me faites pas de mal.

Messages : 61 Date d'inscription : 17/04/2008 Age : 61 Localisation : Toulouse

Marianus avait pris note de tout ce qui avait été dit ; aussi bien par le jeune Gaël, que par Soren et Michel.

De fait il était persuadé de la sincérité de l'apprenti malfrat ; cependant il affichait à l'écouter un visage fermé, persuadé qu'il ne fallait lui témoigner aucune sorte de tendresse pour l'heure ; c'était certes cruel, mais on ne saurait la vérité, qu'en poussant le jeune homme dans ses derniers retranchements, et en le faisant craquer.

Bien heureux pour cela, qu'on ait pas à user de tortures...

Donc, plusieurs possibilités semblaient s'offrir : attaquer le campement des brigands, proche d'ici et peu défendu ; ou alors, se rendre dans les villages d'où les brigands provenaient, et questionner la population...

La solution qui lui parut la plus propice, fut de toute évidence, de commencer par s'en prendre au campement, et voir si on en apprenait davantage ; puis, sans se donner trop de répit, se rendre aux villages en question, pour recouper les informations déjà obtenues et tenter d'en apprendre d'autres ; probablement, les paysans, cathares ou chrétiens peu importe, seraient prompts à parler en apprenant que la bande avait été réduite à néant, et en voyant les soldats du comte débarquer dans leur village...

De cette impression il fit part aux deux guerriers, puis reprit sa place en arrière plan.

Ysilde tressaillit en entendant les paroles de Michel, pleines de colère ... Elle savait qu'il avait raison : elle avait vu ce dont étaient capables ces brigands. Mais, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir pitié du jeune garçon. Elle le voyait en plein désarroi, elle aurait voulu l'aider ... Elle avait promis de ne plus intervenir, et elle ne le ferait donc pas. Elle se dit, qu'il fallait qu'elle endurcisse son coeur : pour celà, elle évita de regarder l'adolescent et se contenta de noter les réponses qu'il donnait au Chevalier.
Mais, elle se promit de parler longuement avec Michel, dès que l'occasion se présenterait.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel écouta le jeune garçon, il n'aimait pas faire et dire ce qu'il avait dit mais on ne lui laissait pas le choix.

"Amalric prenez 15 hommes à cheval, mettez les prisonniers attachés deux par deux avec les brigands bléssés.

Nos blessés dans un autre, les bléssés légers armés d'Arcs. Les morts dans le dernier chariot. Vous rejoignez le village proche et ferez préparer des sépultures descentes pour nos morts et la fosse commune pour les brigands. Il ne sera pas dit que nous nous comportons comme cette herpaille.

Amalric faites vous accompagner de mon écuyer et du Père Marianus, il nous reste une têche à accomplir. Quand vous erez au village faites clore les portes, personne n'est autorisé à en sortir. Faites vous aider de la garnison par ordre du Comte. Si quelqu'un sort il sera considéré comme brigand, ses biens confisqués et les siens enchartrer.

Si comme je le crois c'est la peur qui fait colaborer les villageois, la vue de ceux la morts, meurtris et bientôt pendus devrait vous amener des confessions.

Nous vous rejoindrons rapidement, faites mettre les prisonniers dans la paille d'une grange et nourissez les. Merci Amalric, vous nous êtes précieux."
Du coin de l'oeil il vit le Père Marianus acquisser et se dirriger vers sa monture. Il s'approcha d'Ysilde et tout bas :

"Ysilde ce que je fais, croyez le ne me plais nulement mais j'y suis pousser car il nous faut réduire cette engeance. Je vous trouve du courage à supporter tout celà et vous vous comportez de manière telle que plusieurs de nos hommes sans le dire ouvertement vous admirent et je suis de ceux-là. Je serais bientôt auprès de vous. Puis nous irons à Toulouse rendre compte de notre mission avant de la reprendre, celà nous ferra une halte bienvenue à nos hommes et à nous"

Je n'ai pas tant de courage, Michel ... je trouve, au contraire, que vous en avez beaucoup, pour rester de marbre, malgré ce que vous devez ressentir ... Nous reparlerons de toute cela, oui, lorsque nous serons rentrés à Toulouse ...

Un dernier sourire, sa main qui effleure celle du Chevalier, et Ysilde se détourna pour rejoindre Amalric. Ainsi que l'avait décidé Michel, elle allait accompagner la petite troupe, les blessés et les morts, ainsi que les prisonniers entravés, jusqu'au village le plus proche.
Là-bas, elle tenterait de se rendre utile, d'apporter les meilleurs soins possibles aux soldats blessés. Quant aux prisonniers mal en point, elle doutait qu'on la laisse s'en approcher. Puis, si le prêtre avait besoin d'elle, elle se mettrait également à son service.
Les traits tirés par la fatigue de cette longue journée, elle monta à cheval, et attendit le signal du départ.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Une fois que la troupe fut prète, l'ensemble se mit en route. Les bléssés légers des soldats de Toulouse, armès d'arcs, étaient particulièrement vigilants et si une troupe se montrait agrésive elle perdrait de nombtreux hommes avant que d'atteindre le reste de la troupe d'autant que les bords en bois épais des chariots faisaient d'excellents remparts contre des flèches éventuelles.

Par ailleurs, la troupe avançait vélocement tandis que les dix huit cavaliers allaient armes à la main, boucliers devant eux, afin de se prémunir de risques éventuels. Un parti des archers tournaient le dos à la route afin de ne point être pris à revers. Amalric était un excellent soldat et il apprenait à chaque combat. Il avait trente cinq ans mais ce jourd'hui l'un des hommes qu'il avait combattu avait tenté sur lui une feinte qui avait bien faillis l'emporter. Son épaule gauche en portait meurtrissure profonde et devait saigner légèrement. sans son Gambison fait d'une quinzaine de couches de tissus épais et sa côtte de mailles treillis, il porterait une blessure qui aurait pu lui être fatale. Mais il avait retenu la leçon et répéterai inlassablement cette feinte et sa parade jusqu'à ce qu'il réalise d'instinct l'une et l'autre.

Il regardait ses compagnons et avait de l'admiration pour tous avec un petit plus pour le Prètre et Dame Ysilde dont il connaissait la nature. Il sourit un instant puis, toujours aussi concentré, il s'assura que les chariots avançaient à un rythme soutenu. Ce n'était point bon pour les blessés mais c'était le prix de la sécurite. Bientôt le village fut en vue.

Ils y entrèrent et Amalric impérieux fit, sur ordre du Comte, fermer les portes et doubler les regards derrière les créneaux. Les villageois vinrent et manifestèrent tristesse de voir ainsi des gens qu'ils connaissaient mat ou méségniés, mais aussi joie profonde de savoir que pour un temps ils seraient débarrassés de cette engance qui les faisait trembler.

De son côté Soren et Michel avaient fait en sorte d'amortir le bruit des chevaux par des chiffons autour de leurs sabots mais également autour de tout ce qui pouvait teinter de manière intempestive. Michel avait pris le jeune homme sur le devant de sa selle et lui avait passé son poignard sous la gorge en lui promettant la mort s'il se fourvoyait, essayait de les tromper ou s'il élevait la voix..

La troupe d'une vingtaine de cavaliers parti dans un silence impréssionant. Il y avait là les meilleurs archers indemnes intercallés avec les cavaliers. Soren et Michel ouvraient la marche et ils s'enfoncèrent dans la forêt.

Une fois arrivés au village, Ysilde et les soldats furent accueillis par les villageois. Amalric donna les ordres pour que la sécurité de tous fut assurée. Puis, il vaqua à ses occupations, tandis qu'Ysilde partit s'occuper des blessés. La cure fut réquisitionnée, pour y installer tous ceux qui avaient besoin de soins, et le Père Marianus s'en fut quérir un médecin. Lorsque les deux hommes revinrent, Ysilde s'était déjà mise à l'ouvrage, nettoyant et pansant les plaies les moins graves, et rassurant les hommes.
Le médecin prit le relai, tandis que le prêtre s'occupait de réconforter chacun des blessés.
Ysilde sortit un instant, et demanda aux villageois présents, s'ils pouvaient apporter linges et nourriture. Ceux-ci s'empressèrent d'obtempérer, autant par charité chrétienne que par crainte du Comte.