Dans les rues de Toulouse

Cela faisait a présent une bonne heure qu’Héloise marchait dans ses rues qui se croisaient continuellement. Prenant à gauche puis a droite, puis encore a gauche, elle fini par se perdre dans cette ville qui lui était totalement inconnue.

S’adossant contre un mur, elle regardait les gens aller et venir devant elle. C'est alors qu'un brouhaha attira son attention. Il devait y avoir un marché non loin de là. Piquer dans sa curiosité, elle décida d'y aller faire tour alors que son ventre se mit à réclamer sa pitance quotidienne.

Mettant un main sur celui ci pour atténuer le son, elle farfouilla dans sa poche de sa robe pour y prendre sa bourse. Hélas, le voyage fut long pour arriver jusqu'à Toulouse et il ne lui restait presque plus rien.
S’arrêtant devant l’étalage d'un boulanger, elle se mit a baver devant les petits pains encore chaud qui venaient probablement de sortir du four. Leur prix était assez abordable mais cela était encore trop cher pour la jeune fille.

Les gens passaient ne faisant pas attention à Héloise, la bousculant sans vergogne pour pouvoir arriver jusqu'à l’étalage.
Etant peu habituer a ce genre de manière, la jeune fille les regarda comme si ces gens venait d’un monde qui lui était totalement inconnu. Toutes ses années passé au couvent ne l’avait pas préparer ce genre de réalité. Reculant pour se mettre a l’écart, elle se mit a fouiller dans son sac et y trouva une pochette avec quelques gaines de blé. Elle se dit qu'en les vendant, elle aurait ainsi quelques piécettes.

Elle s'approcha d’un meunier désireux d'acheter de la matière première pour faire de la farine. Ne connaissant strictement rien au commerce, elle lui proposa ses graines mais le vil marchant profita de sa naïveté pour lui acheter a bas prix.
La transaction faite, elle reprit sa promenade fière de sa première vente. Alors qu'elle marchait, elle se rendit compte que les autres marchands ne pratiquaient pas les même prix d'achat sur les graines de blé. Comptant son argent, elle fit une mine dépité. Le meunier lui avait racheter ses graines à moiter prix.
Scélérat !! Dit-elle a voix haute tout en refermant son poing sur ses écus. Il m’a bien rouler... le bougre !

Après avoir acheté quelque miches de pains en faisant bien attention qu'on ne la roule pas une seconde fois, elle marcha d’un pas colérique à la recherche d’un lieu où elle pouvait manger son repas tranquillement.

Adossée contre un mur, Héloise dégustait son déjeuné perdu dans ses pensées lorsque tout à coup quelqu'un lui marcha sur son pied.

Surprise, elle lâcha son bout de pain tout en criant de douleur. Ne faisant pas attention a l'homme qui grommelait, la jeune fille regarda sa nourriture qui roulait dans le caniveau.
Décidément, ce n'était pas sa journée. D'abord, elle fut bousculée sans ménagement par la foule, ensuite un commerçant l'avait roulé en lui achetant ces graines de blé à un prix dérisoire et maintenant voila qu'on lui criait dessus.

Le visage fermé, elle releva la tête et le fusilla l'homme du regard en ajoutant d'un ton sec
Je vous ferez remarquer que ce sont vos pieds qui se trouvent sur ma route et non le contraire !!!

Tout en disant cela, cette homme lui donna une impression de déjà vu... Mais où avait-elle pu le croiser ?? C'est alors qu'elle le reconnut.
"Ho misère !!!" Pensa t-elle. "C'est le Seigneur du Chapitre !"

Rougissant légèrement, Héloise était des plus confuse de lui avoir répondu de la sorte alors que le visage de Clothaire devint des plus amical.
Mon Seign... Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une troupe de gardes déboulèrent dans la ruelle puis après avoir analysé la situation, ils se postèrent en cercle autour de la jeune fille qui ne comprenait pas ce qui lui arrivé.

Toujours à cheval Michel de Lacaune s'avançait en prenant soin de regarder partout afin non seulement de retenir un maximum de chose de sa venue dans la ville mais encore parce que ne connaissant point l'humeur de la foule il était sur ses gardes en surveillalnt en particulier certaines mines peu avenantes.

Une échafourée attira son attention à quelques pas en avant dans la rue dont les protagonistes sembalent être de bonne naissance, sans que Michel ne put déterminer qui ils étaient réellement. Ne souhaitant s'engager plus avant il arréta sa monture, puis le calme revenant il alla droit à l'homme de bonne prestance :

"bonjorn ! messièr, èsseri Miquèl de Lacaune. D'aquí estant de la montanha negra. Podetz me diguer ont trobar avitarèla aculheira. Deman me caldrà me porgir al castèl per servir mon sénher"

(Bonjour Messire, je suis Michel de Lacaune. Je suis de la Montagne Noire. Pourriez vous me dire où trouver une auberge acceuillante. Demain, il me faudra me présenter au château pour servir mon Seigneur)(HRP :Mon Occitan est un peu loin mais je ne demande qu'à me remettre un peu à jour, si l'on veux bien me répondre Merci)

Du Nord, du Gotland ! Un de ces descendants des Normands, donc, qui avaient essaimé par toute l'Europe, d'Angleterre jusqu'en Italie et en Sicile, et à travers l'Empire byzantin ; sans doute la race de combattants la plus aguerrie dans tout l'occident, ce qui expliquait que de nombreux chefs d'états les recherchaient pour les engager à leur solde. Le pater reçut la bourrade du colosse avec surprise, mais se contenta d'y répondre par un sourire bienveillant.

Non, comme je vous le disais je suis moi aussi étranger à la ville, et nouveau dans la contrée ; je me met tant bien que mal au parler occitan, mais mon accent "pointu" ne trompe pas les autochtones... je viens moi aussi du Nord, bien que pour vous je sois un vrai méridional !

C'est le comté de Champaigne donc, qui m'a vu naître, pour être précis cette région du Der, déjà fort proche de la Lothringie ; sans nul doute, l'un des endroits les plus froids du Royaume des Francs, quoique par rapport à votre lieu de naissance il ne souffre sans doute pas la comparaison !

Intrigué par le rude gaillard, Marianus s'enhardit à vouloir en savoir un peu plus sur lui :

Et me direz-vous, sauf indiscrétion, ce qui vous amène en ces contrées, puisque vous vous considérez d'ores et déjà attaché à cette cité ? Seriez-vous quelque mercenaire au service comtal, peut-être ?

Dans le même temps il restait attentif à tout ce qui l'entourait ; une frêle silhouette passa près d'eux, son regard semblant errer sur les bâtisses de la ville ; une jeune femme.
Il reprit à l'adresse du Nordique :

Mais marchons un peu si vous le voulez ; j'allais sans but précis, je puis donc vous accompagner quelque temps ; à rester en place sans bouger, nous n'allons attrapper que des engelures !

A s'apitoyer ainsi sur elle-même, elle n'entendit pas les ricanements et railleries. Elle n'en prit conscience que lorsqu'une voix autoritaire intervint avant de sentir une main sur son bras et des paroles qui firent chemin dans son cerveau

et zut...maugréa t-elle, pour la discrétion faudra repassé.... déja non seulement ,elle se reprenait mais prenait la mesure de sa bêtise.
Elle se releva donc avec l'aide de la dame en gardant la tête baissée.
Elle réfléchissait a toute allure en reniflant, n'osant même pas s'essuyer le visage ni de la main, ni de la manche.Comment se sortir de là ? La vérité...enfin une vérité avec des omissions..oui...regard fuyant, coeur affolé, elle se décida a relever la tête , apercevant ainsi la dame.


Je..je suis arrivée ce matin..enfin...hier soir tard...je suis Amelha....j'ai marché beaucoup, je ne sais pas où allé et...je voulais allé chercher du travail mais...me voila dans un piètre état pour ce faire.
elle écarta les bras en signe d'impuissance et de découragement, n'osant même pas imaginer quelle image elle donnait d'elle.
Lorsqu,elle réalisa que la boue sur son visage avait certainement l'avantage de la rendre méconnaissable pour quiconque connaissait son père