Voyages depuis la Rose du Sud

Ils entrèrent dans cette petite bourgade au sud de Paris que l'on nomme Dourdan et dont les fortifications étaient impressionnantes. Le seigneur des lieux était surement fortuné mais il est vrai que sur cette voie la citée défendait Paris et que les subsides royaux devaient tomber tant le royaume avait besoin de ces défenses en avant de Paris.

En entrant ils se renseignèrent afin de trouver une auberge propre à les accueillir et ils apprirent de la sorte qu'ils n'étaient qu'à une dizaine de lieux de Paris et que la citée était proche des roi de France, on pensait même qu'à la mort du seigneur actuel qui n'avait pas d'enfant elle deviendrait citée royale, ce qui faisait croitre ses habitants et grossir ses foires.

Ils arrivèrent à l'auberge du "cygne blanc" et demandèrent de quoi se loger. Tout d'abord austère le tavernier ne voulait point de malade jusqu'à ce qu'il se rendisse à la raison qu'Ambre n'était point malade et que Soren et Michel se soient montrés persuasif.

Leurs mines sévères et la langue Occitane parlée fort convainquit le mestre des lieux qu'il risquait plus en refusant qu'en acceptant la peste et avec force sourire montra les chambres qui, c'était à mettre à son actif, étaient propres et sentaient bon.

Après une longue discussion, le tavernier de l'auberge du "cygne blanc" finit par leur donner des chambres. Ysilde demanda à Søren d'installer la Sénéchale dans sa propre chambre, afin de pouvoir la veiller. Pendant ce temps, elle chargea le tenancier de quérir d'urgence un médecin. Remontant dans la chambre, elle vit la jeune femme alllongée, encore endormie. Elle s'approcha, retira délicatement le bandage, et vit que le sang ne coulait plus. Cependant, elle craignait l'infection, qui pourrait priver Ambre, au mieux, de l'usage de son bras, et au pire, pourrait mettre sa vie en danger.
Le médecin se faisant attendre, Ysilde faisait les cent pas dans la petite pièce. Afin de se détendre, elle se mit en devoir de raviver le feu, et avisant un broc empli d'eau, elle s'en aspergea le visage, juste pour chasser la fatigue qui creusait ses traits.
Elle décida de ne pas laisser Ambre seule, jusqu'à l'arrivée de l'homme de sciences.

Ce maudit médecin, que fait-il ? il est bien long ....

Quelques instants plus tard, n'y tenant plus, elle ouvrit la porte et cria dans le couloir : Tavernier, êtes-vous allé quérir le médecin, comme je vous l'ai demandé ?

Sur la réponse positive de celui-ci, elle referma la porte. Ambre venait d'ouvrir les yeux. Elle se précipita à son chevet. Lui passant la main dans les cheveux, d'une voix calme, elle lui demanda : comment allez-vous, Damoiselle ? J'ai retiré votre bandage ... vous ne saignez plus ! En attendant l'arrivée du médecin, je vais nettoyer la plaie ... êtes-vous prête ?

Alors qu'elle s'apprétait à mouiller un linge, on frappa à la porte. Celle-ci s'ouvrit, et enfin le médecin entra. Il jeta un coup d'oeil rapide à la patiente avant de demander à Ysilde de sortir. La jeune femme prit la main de la Sénéchale entre les siennes, fixa un instant son regard, puis s'exécuta. Sur le palier, elle retrouva les deux hommes, qui, un rien nerveux, attendaient.

Pataclop, pataclop...des paroles en occitan. De diou elle était rentrée chez elle? Pourtant il lui avait semblé qu'elle était tombée nez à nez avec ses compagnons. Grumph douleur, puis trou noir à nouveau.
Jusqu'à ce que le crépitement d'un feu lui titille l'oreille, léger mouvement qui réveille la blessure et c'est en retenant une grimace que la Sénéchale avant de sentir une petite main en train d'essayer de se frayer un chemin dans sa chevelure certes assez bien entretenus mais emmêlée par le voyage.

comment allez-vous, Damoiselle ? J'ai retiré votre bandage ... vous ne saignez plus ! En attendant l'arrivée du médecin, je vais nettoyer la plaie ... êtes-vous prête ?

Léger sourire pour dire que oui, mais la porte toqua. La porte toqua? Regard inquisiteur avant de voir un grand homme à la dégaine..la dégaine dont elle avait horreur par dessus tout, un médecin. D'ailleurs, il mit à la porte son seul soutient. Raaaaaah ce qu'elle haïssait les médecins!

*Ah il n'y touchera pas!*

La preuve elle se leva, mais une poigne de fer la remit au lit illico presto. Appuyant assez pour lui faire mal mais pas assez pour rouvrir la plaie. grimace mais pas un bruit, seulement le regard qui disait tout.
Il parla d'onguents, d'infusion. Bouleau, bourse à pasteur, oseille...pleiiins de plantes pour guérir. Ronchonnement avant de s'aggriper aux draps quand il verse allègrement de l'alcool fort sur la blessure.

Un râle s'échappa, sûrement assez fort pour traverser la porte mais pas assez pour décrire sa douleur. Préparation de cataplasme qui fait courir le tavernier avec des bassines, de l'eau chaude, des linges. Puis des petits pots d'onguents avant que le médecin ouvre à nouveau la porte aux compagnons, laissant la Toulousaine peut être moins en douleur grâce aux cataplasmes mais encore plus énervée de s'être faite avoir.

Bah...un sourire rassurant et qui se voulait joyeux vint rapidement sur son minois tout de même.

"On repart quand?"

Michel sur le palier faillit éclater de rire quand il vit la tête du mire face à Soren. Puis il pu passer quand Soren se déplaça et Michel le retint de la main.

"Messer le Mire, je me suis permis de prêter attention à ce que vous disiez à notre blessée, oui nous avions entrouvert la porte et je vous ai entendu parler d'onguents, d'infusion. Bouleau, bourse à pasteur, oseille..

Ce n'est point ce que l'on apprends en vos facultés dites moi mais plutôt remèdes de bonnes femmes ou si l'on en revient à l'origine Buena Faema soit en Latin de bonne renommée.

Vous me plaisait Messire et ne manquerai point de vous appeler si l'occasion se présente. Dites moi votre nom et ce que l'on vous doit."

Le Mire mi-sourire, mi-sérieux expliqua que son savoir devait beaucoup à un savant du Liban qui lui avait enseigné quant il apprenait en Italie et à Montpellier et que il mettait en pratique ce savoir chaque fois qu'il le pouvait. Il devait même l'envelopper de tout un galimatias de termes savants en latin et en grec pour ne point être accusé de sorcellerie par certains qui étaient prompt à condamner ce qu'ils ne savaient comprendre. Il fit son prix et Michel le doubla.

"Merci"

Une fois le mire parti, Michel fit un clin d'oeil à Ysilde à ses côtés en montra du menton Soren et Ambre et dit à voix basse :

"Ils sont éloignés au possible quant on les voit, mais en fait ils sont deux moitiés qui s'assemblent à la perfection et forment un tout comme ombre et lumière sans lesquels il n'y aurait pas de vie"

Michel fut surpris du ton de Soren

"C'est moi qui discutait de la manière dont notre mire a soigné Ambre avec, ma foi beaucoup de sagesse et d'efficacité. Il me disait qu'il devait presque s'excuser d'utiliser de bons remèdes et de ne point tuer ses patients vis à vis de ses confrères qui jalousent ses capacités. Mais il a tout de même étudié en Italie et a Montpellier.

Par ailleurs, je disait à Dame Ysilde qu'à mes yeux vous Messire Soren et Dame Ambre étiez éloignés au possible quant on vous voit, mais qu'en fait vous êtes deux moitiés qui s'assemblent à la perfection et forment un tout comme ombre et lumière sans lesquels il n'y aurait pas de vie"

Michel avait parlé sans fard et quitte à ce que l'homme se fâche au moins il aurait été franc car il avait une grande amitié pour Soren et une réelle admiration et ^partant, du respect, mais il le trouvait, parfois un peu soupe au lait. MAis bon, toute nature a son revers et son défaut et au regard des qualités de Soren, celle la était bien mineure et ne gênait point Michel vis a vis de son compagnon.

Ysilde assista à l'échange entre les deux hommes sans mot dire. Elle entra dans la chambre, et s'enquit de l'état de la Sénéchale.

Damoiselle, comment-allez-vous ? Le médecin nous a rassurés sur votre blessure. Il dit que vous récupérerez votre dextérité très vite ... Je vous le souhaite !
Nous allons prendre un peu de repos et nous reprendrons la route ...
Mais avant cela, et si vous êtes en état de m'accorder votre attention, j'aurais à vous parler ...

Se retournant vers les deux hommes, elle asséna d'une voix impérieuse : accordez-moi la vôtre également, Messires ...

Elle prit place sur le bord du lit où était allongée la jeune femme, attendit sa réponse ainsi que celle des deux hommes.

Michel parti d'un grand éclat de rire

"ne vous excusez point Soren, tout cela n'est rien que de plus naturel. Mais brisons la, il semble que Dame Ysilde souhaite déjà depuis quelques temps nous ouvrir ses pensées, aussi je propose que nous l'écoutions."

Il s'avança et posa sa main sue l'épaule de Soren en signe d'amitié puis pris une chaise et le sourire encore aux lèvres il s'assit à califourchon et regarda Ysilde, avec tout de mêm beaucoup moins d'assurance qu'il ne voulait laisser paraitre.

Ysilde serra la petite main de la Sénéchale. Elle se fit la réflexion qu'une si petite main avait bien de la force, à l'image de la jeune femme si menue et pourtant si déterminée et endurante. Ambre la rassérénait grandement par sa présence souriante et enjouée.
Ysilde s'éclaircit la voix, et commença à parler. Ce serait une longue histoire, et elle décida de ne pas y aller par quatre chemins ....

Voilà, je dois vous avouer quelque chose, que j'ai caché à tous jusqu'à aujourd'hui. Seul le Comte de Toulouse était de la confidence.

Regardant ses interlocuteurs tour à tour, elle annonça dans un souffle : Je suis la Baronne Ysilde de Montmorency, fille du Connétable, Baron Matthieu de Montmorency, ardent défenseur du Roy.
Le Connétable m'a envoyée, dès mon plus jeune âge, à Toulouse, chez le père du Comte ... à charge pour lui de m'enfermer dans un couvent où l'on ferait mon éducation ... Je pense qu'il avait d'autres projets pour moi ... mais, je n'en sais pas plus, ayant eu très peu de rapport avec ma famille depuis longtemps ...
J'ai donc passé mon enfance à Albi, comme je vous l'ai dit, Chevalier ... et le couple que je vous ai présenté comme étant mes parents, n'est en fait qu'un couple de serviteurs fidèles à ma famille ...
Lorsque j'ai atteint mes 17 ans, les religieuses m'ont donné le choix ... prendre le voile ou retourner dans le siècle ... ce que j'ai fait sans hésiter, curieuse de connaître le monde.
Le Comte Clothaire, fidèle aux engagements de son père, m'a nommée Dame de Compagnie de la Comtesse Blanche. Celle-ci vit en moi une amie, et m'accepta de suite. Nous avions sensiblement le même âge, et elle était tellement seule .... Puis, la tristesse l'envahit, elle s'enferma de plus en plus souvent dans ses appartements, me laissant seule et désoeuvrée .... jusqu'au jour où je vous ai rencontré, Chevalier ....

Nous avons donc pris la route pour Albi, vous, chargé d'une mission, moi, heureuse de revoir ma "famille" nourricière ... Puis, je vous ai rencontré, Messire Søren, et vous également, Ambre, aux portes de la ville .... Souvenez-vous ....

Le Connétable, mon père, a fini par envoyer un message au Comte Clothaire, lui enjoignant de me renvoyer à Paris, d'urgence. Je dois aller m'occuper de sa Maison, de ses charges parisiennes ..., pendant qu'il rentre à Montmorency. Il m'a laissé, paraît-il, quelques adresses, dont celle d'une certaine Eleonore de Valois, que je dois visiter dès mon arrivée ...

Ysilde se tut un instant, les regardant tour à tour.
Voilà ...

Je ne suis pas très fière de vous avoir menti, mais je ne pouvais imaginer un seul instant être rappelée à Paris ... Dans notre belle cité de Toulouse, peu m'importait ma qualité de Baronne ...
Dorénavant, je vais me retrouver confrontée à un monde que je ne connais pas, des devoirs et des charges que j'imagine bien lourds ...

Elle se tut à nouveau. Elle serrait toujours la main de la Sénéchale, et lui était reconnaissante de ne pas la lui avoir retirée une seule seconde. Une question lui brûlait les lèvres, mais elle prit le parti de ne la poser qu'après avoir entendu les réactions de chacun.
Son regard se posa sur ses compagnons de voyage ... interrogatif ....

Michel s'était attendu à tous mais pas à cela, il restait abasourdi et sans s'en rendre compte il s'était levé. Il regardait Ysilde sans encore réaliser mais il fut toucher par les paroles de ses autres compagnons.

"En tant que Chevalier, je vous demande mes amis de pardonner à Dame Ysilde, il est certain que cela n'a point du être facile pour elle. Quant à moi Dame, je vous le dit tout net, je suis... comment dire...je n'ai pas de mot, mes sentiments pour vous étaient...sont sincères...cependant, bien sur une baronne et fille de Connestable... moi un petit noble du sud que le Comte a oublié en oubliant ses promesses ... que dire sinon que je suis un peu amer...

Je sais où est ma place car il devient évident que votre père ne saurait me regarder que de haut et déjà avoir accompagné sa fille et s'en être approché lui sera suffisant pour m'éloigner s'il ne me lâche pas ses chiens...

Bien je vous accompagnerai jusqu'à votre destination puis je partirai aux espagnes finir ma vie. Je ne sais trop que penser Ysilde, pardon Dame Ysilde, je pensais que mes sentiments étaient partagés."

Michel franchit la porte avec le cœur gros, sa tête bourdonnait et il ne savait que faire. Il s'assit sur les première marche de l'escalier car ses jambes avaient du mal à le porter. Ce n'était point tant qu'elle fut baronne, mais comment entrevoir un amour possible avec la fille du Connestable de France ? il était anéanti.

Même si elle s'attendait à ces réactions, Ysilde en resta abasourdie. Les larmes emplirent ses yeux, mais elle les refoula aussi vite qu'elles étaient apparues. Lorsqu'Ambre se redressa pour l'embrasser, elle eut un petit sourire qui s'effaça aussitôt.
Que leur dire ? Bien évidemment, elle aurait dû les prévenir plus tôt, mais tout cela avait tellement peu d'importance à Toulouse. Sa famille, elle la connaissait à peine. Ils n'avaient pris que rarement de ses nouvelles, et toujours par l'intermédiaire du Comte ...
Ysilde tentait de réfléchir, et de trouver les mots qui prouveraient sa bonne foi. Mais, elle était submergée par la tristesse de les avoir déçus, et par conséquent, ses pensées se bousculaient dans sa tête, sans qu'elle puisse y mettre de l'ordre.
Elle baissa la tête un instant, passa discrètement la main sur ses yeux pour y essuyer les quelques larmes qui perlaient encore. Jamais, au grand jamais, elle ne voulait que ses compagnons ne s'appitoient sur elle ...
Alors qu'Ambre se levait et tentait de ramener les deux hommes à la raison, Ysilde soupira et prit la décision de leur parler une fois encore. Elle pria Dieu qu'ils entendent la vérité dans ses paroles. Dans le cas contraire, elle se retrouverait seule, et cela, si elle ne le souhaitait pas, elle l'assumerait mlagré tout.
Bien qu'on eut pu la croire fragile, Ysilde possédait une force de caractère hors du commun. Cette force lui avait été transmise par les religieuses qui l'avaient éduquée, dans un environnement austère et une discipline rigoureuse.
Elle se redressa tout à coup, se leva et se plaça au milieu de la pièce, à égale distance des ses trois compagnons.

Pardon de vous avoir blessés .... Loin de moi cette intention ... Il se trouve qu'il en est ainsi, et que je n'y peux plus rien.

Citation :

Ce ne sont-là ni des manières de Nobles ni des manières de paysans.

Messire Soren, avant d'être Noble ou paysanne, je suis Ysilde, aussi imparfaite que tout un chacun. Ne vous est-il jamais arrivé de cacher quelque chose à votre entourage ?

Citation :

Je sais où est ma place car il devient évident que votre père ne saurait me regarder que de haut et déjà avoir accompagné sa fille et s'en être approché lui sera suffisant pour m'éloigner s'il ne me lâche pas ses chiens...

Chevalier, ne dites donc pas de bétises ! Mon père ... mon père m'a oubliée jusqu'à ce jour ... Pensez-vous que je le laisserai me dicter ma vie ? Je lui dois obéissance, certes, mais pas jusqu'à ce point ! Faites-moi la grâce de me croire ....

Citation :

"Michel...je suis persuadé qu'à part sa réelle naissance, elle ne nous a pas mentie. Damoiselle Ysilde est trop bonne et trop honnête ça se serait vu sur son visage...Et puis elle n'aurait jamais fait ce qu'elle a fait pour nous. Respirez donc un bon coup et boire un coup d'Armagnac avec Soren, ça vous requinquera tous les deux, vous avez l'air un peu pâlot!"

Damoiselle Ambre, merci pour ces paroles ... Je vous en suis reconnaissante, et mon amitié vous est acquise .... A vous tous d'ailleurs ... si vous l'acceptez ?

Citation :

Les charges qui vous incomberont doivent-elle nous faire comprendre que nous devons nous attendre à vous voir vous éloigner de nous ? Devons-nous comprendre que le chemin qui nous liaient vont se séparer puis se distancer ?

A ce propos, Messire, j'ai une requête à vous présenter ... Eh oui, même une Baronne sait être humble et reconnaître avoir besoin de ses amis ... Je comptais vous demander à tous trois, de ne pas vous séparer de moi, de rester mes fidèles compagnons, de m'aider à assumer ces charges ...

Ysilde se tut un instant. Puis, les regardant franchement : et surtout, je voulais vous demander de rester vous-mêmes, de ne pas changer ... un titre ne fait pas la personne ... je suis toujours celle que vous avez connue ... je vous en prie, ne vous détournez pas de moi !

Ysilde espéra qu'elle n'avait pas été trop directe dans ses propos, mais elle avait fait le pari de la franchise. Elle pensait que seule celle-ci démontrerait qu'elle n'avait pas l'intention de cacher qui elle était réellement.

Michel fut extrêmement touché par le geste d'Ambre, les paroles d'Ysilde. Mais il avait reçut une éducation certes savante pour un petit banneret de montagne mais stricte et rude aussi, presque ascétique et se trouver tout a coup devant la fille du Connétable de France c'était pour lui comme si on le projetait à la cours du Roi.

Il se leva et baisa le front d'Ambre "Merci vous êtes...je ne sais mais au dela des mots qui me viennent en ce moment...merci"

Bien que encore un peu pale il avait repris des couleurs et ses jambes leurs fermetés. Il avança vers Ysilde. Il ne savait que dire alors il prit simplement Ysilde dans ses bras et le serra contre lui comme s'il avait faillis la perdre de malemort.

Il avait la tête vide mais il savait qu'il l'aimait et qu'il l'aimerait au delà de tout. Il ne trouvait pas les mots, il était comme au sortir d'un terrible estournis il n'avait tout a coup plus aucune certitude. Il n'avait jamais douté d'elle mais sa condition pour lui était comme une montagne à gravir et sans préparation comme cela il était sans force.

Il se sentait idiot et comme honteux de s'être montré faible lui qui savait être si ferme au combat ne savait plus rien. Toujours tenant Ysilde dans ses bras il recula son visage et se mit à la regarder un pale sourire au lèvres, il ne savait plus...non il ne savait plus... seulement qu'il l'aimait

Ysilde retrouva le sourire lorsque le Chevalier la prit dans ses bras. Elle s'y blottit un instant, et lorsqu'il la regarda, ses yeux étaient pleins de toute la tendresse qu'elle ressentait à ce moment là. Son visage, aux traits tirés l'instant d'avant, était maintenant radieux.

Elle se détacha de Michel, gardant juste sa main dans la sienne, et contempla la Sénéchale souriante, et le Varègue qui attendait encore réponse à ses questions.

Citation :

Qu'attendez-vous donc de nous, Ysilde ? Que croyez-vous que nous puissions faire pour que vous puissiez assumer ces charges ?

Messire Søren. Je vous sais d'une grande expérience et d'un grand courage, alors que je ne connais rien à rien. Même pas comment composer avec les grands de ce monde. Les religieuses m'ont enseigné la foi, la patience, l'amour de mon prochain. Elles ont parfait mon éducation avec l'enseignement des arts, de la littérature ... et ceci a concouru à développer mon esprit de réflexion. Mais réfléchir ne suffira pas .... j'attends de vous tous que vous soyez mes conseils ... que vous me guidiez dans la mesure de vos moyens ... Je vous demande beaucoup, je le sais ...
Vous m'avez, vous et le Chevalier, enseigné l'art du combat, et je vous en sais gré, mais ce qui m'attend à Paris sera un combat d'une autre nature, et je ne suis guère armée pour cela ....
La Maison de Montmorency vous est ouverte, sans que pour autant j'aliéne votre liberté ... il n'est nullement question que vous soyez mes serviteurs.

Je ne peux vous en dire plus pour l'instant, ne connaissant pas la situation à Paris ... Je dois me rendre chez Eleonore de Valois, je ne sais encore pourquoi. C'est un ordre du Connétable. Certainement en saurais-je plus ensuite ....

Voilà ce que je peux vous dire pour l'instant .... et aussi ... je ne peux rien vous promettre ... si ce n'est que vous devez croire en mon absolue fidélité envers vous tous ...

Ysilde attendit, avec anxiété, la décision de ses compagnons. Elle ne doutait pas de celle de Michel de Lacaune, et espérait qu'elle ne serait pas guidée uniquement par son amour pour elle. Elle pensait la Sénéchale acquise à sa cause ; restait le Varégue, dont elle pensait qu'il ne serait jamais lié par aucune chaîne à qui que ce soit. Elle espérait juste qu'il avait bien compris qu'elle le considérait, comme son égal, même si cela paraissait incongru ...
Ce qu'elle aurait aimé par dessus tout, mais cela viendrait avec le temps si la Sénéchale consentait à continuer le chemin avec elle, c'est que celle-ci lui redonne cette joie de vivre, cet humour, cet air malicieux qu'elle avait en toute circonstance, et qu'Ysilde lui enviait. Les religieuses lui avaient enseigné énormément, mais avait forgé l'enfant qu'elle avait été en une personne austère et grave. En fait, Ysilde avait besoin d'une famille, et surtout d'une famille qu'elle se choisirait elle-même. Les trois êtres qui l'entouraient avaient sa confiance, et elle pensait qu'à eux trois, ils pourraient faire de grandes choses, vaincre l'adversité si besoin était, et surtout se fabriquer une belle vie, en ces périodes troublées.

Michel retrouvait l'Ysilde qu'il connaissait sans encore oser penser comme il y a peu à SON Ysilde, mais il avait confiance en elle. Certes il lui faudrait du temps pour se faire à cette nouvelle situation et peut-être devait il aller au Louvre afin de chercher quelques charges qui lui permettrait de vivre autrement que comme bourgeois, il verrait bien une fois arrivé et qui sait si le connétable lui même ne lui confierait pas de charge, cependant sur ce point il restait extrêmement circonspect.

"Ysilde vous avez ma confiance et je me range à vos côtés, non point uniquement par l'amour que je vous porte mais parce que pour moi vous êtes et resterez de Toulouse et ce lien pour nous gens du sud est très fort.
Mais aussi parce que jamais vous n'avez manqué et êtes toujours resté fidèle et êtes venue en aide à vos amis. Il serait mal séant pour ma part qu'aujourd'hui où vous avez besoin de moi je ne réponde point présenté"

"Merci vous êtes...je ne sais mais au dela des mots qui me viennent en ce moment...merci"

Les joues de la jeune fille se colorèrent de rose tellement, elle était heureuse. Qu'un chevalier lui dise ça un jours, et qu'enprime il lui baise le front, voilà de quoi la faire flotter sur un petit nuage pendant quelques temps. Ben oui, elle reste enfantine et attachée à ses rêves chevaleresques la Sénéchale...

Messire Søren. Je vous sais d'une grande expérience et d'un grand courage, alors que je ne connais rien à rien. Même pas comment composer avec les grands de ce monde. Les religieuses m'ont enseigné la foi, la patience, l'amour de mon prochain. Elles ont parfait mon éducation avec l'enseignement des arts, de la littérature ... et ceci a concouru à développer mon esprit de réflexion. Mais réfléchir ne suffira pas .... j'attends de vous tous que vous soyez mes conseils ... que vous me guidiez dans la mesure de vos moyens ... Je vous demande beaucoup, je le sais ...
Vous m'avez, vous et le Chevalier, enseigné l'art du combat, et je vous en sais gré, mais ce qui m'attend à Paris sera un combat d'une autre nature, et je ne suis guère armée pour cela ....
La Maison de Montmorency vous est ouverte, sans que pour autant j'aliéne votre liberté ... il n'est nullement question que vous soyez mes serviteurs.

Je ne peux vous en dire plus pour l'instant, ne connaissant pas la situation à Paris ... Je dois me rendre chez Eleonore de Valois, je ne sais encore pourquoi. C'est un ordre du Connétable. Certainement en saurais-je plus ensuite ....

Voilà ce que je peux vous dire pour l'instant .... et aussi ... je ne peux rien vous promettre ... si ce n'est que vous devez croire en mon absolue fidélité envers vous tous ...

Ambre se releva et retourna s'assoir sur son lit, avant de lever son bras valide.

"Je vous suivrais peu importe votre route damoiselle Ysilde, mon amitié et ma confiance vous est acquise quoiqu'il se passe!"

Elle-même avait un secret dans ses bagages...mais elle ne comptait pas le révéler de si tôt, les Cathares étant très mal vu, elle ne voulait pas finir sur un bûcher alors qu'elle adorait papilloner entre le Catharisme et le Catholicisme...
Léger baillement, là, elle venait d'atteindre la limite de la fatigue mais tout était encore à faire pour la suite de la route. Le Varrègue allait-il les suivre?
Cet ami allait-il les laisser? Elle tourna son visage malicieux vers Soren, pleine de question et peut être un peu d'angoisse.

"Et vous messire Soren? Continuez-vous avec nous?"

Question pleine d'espoir, qui attendait une réponse affirmative, vous savez comment sont les femmes. Surtout les jeunes!

Michel frappa sur l'épaule de Soren

"Mon Ami, je ferais ce que l'on a fait pour moi et essayerai, car je ne sais ce que je suis capable de faire en éducateur, de vous faire passer la culture grecque et latine comme celle de maures qui n'est pas rien, même si la religion nous éloigne.

Finalement chacun a des choses à apprendre aux autres alors une fois à PAris nous devrons trouver un lieu où vivre ne ségurement et non point nous momer mais cependant vivre escondégudo à l'abri des regards afin que chacun ai un lieu a sa mesure pour faire passer son savoir aux autres. Les plus humbles ont des choses à nous dirent si nous savons écouter et comment ne pas s'écouter entre amis ?"