Le petit salon

Messages : 24 Date d'inscription : 08/09/2008 Localisation : Comté de Toulouse

De bon matin, alors que le soleil était encore bas, la Comtesse venait de rejoindre le petit salon où elle aimait bien se retrouver. Ce salon se trouvait non loin de la chambre de sa dame de compagnie qu'elle n'avait pas encore été voir. Blanche qui venait juste de se lever était vêtue d'une robe simple et légère et comme à son habitude quand elle venait ici elle avait les pieds nus pour marcher sur la pierre froide, laissant ses chausses à l'entrée. Ses cheveux étaient simplement attachés derrière dans son dos par une broche, elle prenait généralement le temps de se faire une belle coiffure plus tard dans la matinée.

Blanche était assise au bord de la fenêtre sur un siege taillé dans la pierre afin de permettre de regarder au dehors en restant assis. La vue donnait sur la Garonne et la campagne avoisinante et non sur la ville. Il avait plu durant la nuit mais le soleil était de retour pour rechauffer tout ça, bien que le temps fut encore trop frais pour mettre le nez dehors. La jeune adolescente admirait la vue comme chaque matin, en passant ses doigts dans ses longs cheveux pour defaire les noeuds.

Une table était appuyé contre le mur, tout près de la Comtesse, et sur laquelle elle avait déposé son livre du moment, "Erec et Enide", puisqu'elle aimait s'adonner à la lecture dès le matin.

Messages : 10 Date d'inscription : 23/09/2008

Se faufilant entre les tentures richement décorées, une silhouette de petite taille, à la démarche saccadée et maladroite, cherchait l'ombre des lumières. Un sourire angélique irradiait du visage poupin, le petit être regarda la dame, lui tira la langue et s'ensauva aussi vite qu'il était venu.

Il n'avait pas fallu plus de temps qu'il n'en faut au battement gracieux d'un cil attendrissant pour que l'"Ange Oleur" apparaisse et disparaisse. Qui avait pu laisser entrer pareil personnage icelieu?

Au petit matin, Ysilde se réveilla, un peu désorientée. Elle mit quelques secondes pour reprendre ses esprits et se souvenir de ce qu'elle faisait dans cette chambre inconnue. Lui revinrent en mémoire tous les évènements de la veille. Elle se prélassa encore quelques instants, puis se leva et fit rapidement sa toilette. Elle sortit de son sac, une robe un peu défraichie, mais propre et encore en bon état, l'enfila, puis s'occupa de coiffer ses cheveux en une longue tresse, qu'elle noua d'un ruban assorti à la couleur de sa robe.
Une fois prête, elle songea à se rendre auprès de la Comtesse, et tenta de se rappeler des endroits que lui avait montrés le garde.
Elle sortit dans le couloir, et s'arrêta, regardant les nombreuses portes le jalonnant. Une seule idée la taraudait, ne pas entrer dans une des pièces réservées au couple, et surtout ne pas encourir la colère du Comte.
Elle pensa à aller dans le jardin, cueillir des fleurs pour la Châtelaine ... A ce moment, son regard fut attiré par une silhouette furtive, se faufilant rapidement hors d'une des salles proches de sa chambre. Intriguée, elle se décida à frapper à la porte ...

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Alors qu'elle rêvassait en regardant par la fenêtre, une silhouette sortit soudain des ombres sans prévenir. La Comtesse sursauta en se remettant sur ses deux pieds, lâchant un petit cri féminin, et elle vit devant elle un petit homme drôlement vetu et qui lui tirait la langue. Elle n'eut pas le temps de réagir que déjà la créature prenait les jambes à son cou. Bien qu'encore sous le choc, elle tenta de se lancer à sa poursuite.

Reviens ici monstre !

Mais la créature allait bien trop vite, et surtout la Comtesse était assez lente et se dit que finalement il était plus prudent d'appeler la garde. Mais elle n'en eut pas le temps, déjà on frappait à la porte. Le coeur de Blanche battait fort... c'était surement le lutin, et il l'attendait derrière la porte pour lui jouer un mauvais tour. D'une voix légerement tremblante, elle préfera rester à sa place, prête à lui lancer son livre au visage.

Oui, entrez...

Citation :: Oui, entrez...

Soulagée, Ysilde entendit la Comtesse répondre. Elle ouvrit la porte, salua Blanche d'une révérence, avant de se rendre compte que celle-ci était sur le qui-vive. Elle tenait un livre à la main, comme prête à le lui lancer à la figure.

Un sourire aux lèvre, Ysilde s'avança d'un pas :

Ma Dame, avez-vous bien dormi ? J'espère ne pas vous déranger ...

Baissant les yeux : mais, vous êtes pieds nus ... ce n'est pas très raisonnable !

Devant le visage un peu crispé de la Châtelaine, Ysilde se tut, espérant ne pas avoir commis d'impair. Elle n'osa pas lui parler de la silhouette entr'aperçue dans le couloir. Elle n'était même pas sûre de ne pas l'avoir imaginé ....

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Voyant que ses craintes n'étaient pas fondées et qu'il ne s'agissait que de sa dame de compagnie, la Comtesse se détendit et reposa délicatement son livre sur le meuble. Elle décida de ne pas évoquer l'etrange personnage avec elle, Blanche en parlera directement à son époux. Si Ysilde serait surement amenée à devenir la confidente de la Comtesse, les deux dames n'en étaient encore qu'à faire connaissance.

La jeune adolescente sourit à Ysilde et retourna s'assoir devant la fenêtre, et regarda ses pieds nus.

Je me sens plus à mon aise ainsi, je profite de pouvoir le faire lorsque je suis seule. Et j'ai très bien dormi, merci de vous en inquieter.

Mais dites moi plutôt si vous, vous avez passé une bonne nuit dans votre nouvelle demeure ? Tout se passe bien ? Mon époux ne m'a pas parlé une seule fois de vous après le diner...

Blanche marque une petite pause et sourit une nouvelle fois.

C'est une bonne chose, cela signifie qu'il n'a rien à redire à votre présence à mes côtés.

Citation :: Mais dites moi plutôt si vous, vous avez passé une bonne nuit dans votre nouvelle demeure ? Tout se passe bien ?

Je vous remercie, Dame, j'ai effectivement passé une excellente nuit ... Il me faut avouer, qu'il ne m'est jamais arrivé de vivre dans un endroit aussi confortable ! Et, cette vue magnifique sur Tolosa ....
J'ai, toutefois, eu un peu de mal, ce matin, à me repérer pour venir jusqu'à vous !

Citation :: Mon époux ne m'a pas parlé une seule fois de vous après le diner... C'est une bonne chose, cela signifie qu'il n'a rien à redire à votre présence à mes côtés.

Ah ... je suis fort aise, que votre époux accepte ma présence à vos côtés ! Et, j'ose espérer qu'il en sera ainsi fort longtemps ...

Ysilde sourit intérieurement. Elle commençait à se prendre d'affection pour la jeune fille, et imaginait bien dans quelle solitude elle pouvait se trouver lorsque le Comte s'absentait du château. Elle espérait pouvoir devenir une confidente, voire une amie pour la Comtesse, car, elle aussi, savait combien vivre isolée pouvait être difficile.
Cependant, il lui fallait trouver ses marques : une confidente, une amie certes, mais avant tout une Dame de compagnie, qui saurait rester à sa place, qui saurait répondre présente, mais qui, en aucune cas, ne devrait oublier qu'elle n'était qu'une manante ...

Dame, avez-vous besoin de quelque chose ?

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La Comtesse reflechit un court instant. En fait depuis des années, elle aimait commencer sa journée par un peu de lecture, ce pourquoi elle avait amené son livre avec elle, mais la lecture était une activité solitaire.

A vrai dire je comptais lire un peu, je suis impatiente de connaître la suite. Mais ce n'est pas important je lirais ce soir après le repas.

Blanche se disait que pour une première matinée elle n'allait pas envoyer Ysilde travailler et rester seule, surtout que la Comtesse n'avait pas un planning chargé pour cette journée. Posant ses yeux sur son livre, un sourire taquin se dessina sur son visage avant qu'elle ne repose des yeux malicieux sur Ysilde.

Dites moi... êtes vous amoureuse ? Comment est il ? Je veux tout savoir.

La question était directe. Blanche, depuis qu'elle s'était plongée dans les livres parlant de fol'amor, aimait bien chercher à savoir si cet amour courtois existait réellement car elle ne l'avait jamais vu. De plus, savoir si cela existait chez les petites gens l'intriguait également.
Ses préoccupations étaient toujours celle d'une jeune adolescente, plus particulierement celle d'une jeune femme qui aimerait connaître l'amour conté dans les livres.

Alors qu'Ysilde s'apprête à proposer à Blanche de lui faire la lecture, celle-ci lui demande, non sans malice :

Citation :: Dites moi... êtes vous amoureuse ? Comment est il ? Je veux tout savoir.

Ysilde se sent rougir, et prend quelques instants avant de répondre.

Heu ... Ma Dame, oui ... j'ai été amoureuse, une fois. Je vivais encore à Albi, et j'ai rencontré un jeune homme ... Il était beau comme un dieu, il me fascinait. Il était soldat ... Le problème, c'est que je n'osais pas lui parler. Je me contentais de me trouver sur son chemin, chaque fois qu'il était possible, et je le regardais. Plusieurs fois, je me suis approchée de lui, plusieurs fois j'ai tenté de lui adresser la parole ... mais, je n'y suis jamais parvenue. A vrai dire, je ne sais pas comment m'adresser à un homme, sans paraître par trop insolente ! J'ai été élevée par les religieuses, et, en aucun cas, elles ne m'ont éclairée sur la façon de faire avec la gente masculine.
Et puis, un jour, je ne l'ai plus revu. Je me suis renseignée auprès des filles de mon village ... elles se sont moquées de moi et ont fini par me raconter qu'il était fiancé avec une jeune fille de bonne famille, étant lui même noble.
Vous voyez, Ma Dame, j'avais peu de chance de vivre quelque histoire que ce fut avec lui.
Cependant, je ne l'ai jamais vraiment oublié, à tel point, que jusqu'à aujourd'hui, nul autre n'a vraiment attiré mon regard. Enfin, j'ai quand même vu quelques personnes charmantes, ici même, au château !

Ysilde regarde la Comtesse et termine : mais, je ne désespère pas de trouver un jour le grand amour ... si Dieu me l'accorde, bien sûr.

Se taisant, Ysilde laisse son esprit vagabonder en direction du garde, qui l'a menée jusqu'à la Comtesse, et qu'elle a trouvé agréable ... Elle se garde, cependant, d'en parler, par peur que la Châtelaine ne se moque d'elle.

Messages : 24 Date d'inscription : 08/09/2008 Localisation : Comté de Toulouse

Blanche ne s'attendait pas à recevoir une réponse si longue, elle écouta le récit de sa dame de compagnie avec beaucoup d'attention, souriante quant elle lui décrivait ce soldat, un peu de tristesse pour cette femme dont l'amour se révelait impossible... puis soudain une petite moue boudeuse et un regard perçant, celui d'une enfant capricieuse.

J'espère que vous ne parlez pas de mon époux !

Bien sur la jeune Comtesse savait que son mariage était un mariage interessé et non d'amour, et elle n'était bien sur pas stupide. Clotaire était un homme à femmes, il en aimait une autre, il passait du bon temps avec d'autres. Son devoir était de l'accepter, mais pas de la part de sa maintenant dame de compagnie. Connaissant les petites histoires de son époux, elle ne put comprendre autrement la phrase d'Ysilde sur le moment.

Mais Blanche était lunatique par moment, la remarque était sortie de son corps toute seule, parcequ'elle voulait que celle qui sera proche d'elle ne le soit pas de son époux également, elle exprimait sa crainte dissimulé sous une colère passagère. Retrouvant son sourire presque naturellement et un petit air taquin elle reprit.

Vous savez je connais des nobles qui ne sont pas insensible aux charmes d'une roturière. Je pourrais faire venir ce soldat ici au château afin que vous le recroisiez et qui sait... peut être aura t-il plus d'attention à votre égard vous n'êtes plus n'importe qui.

Citation :: J'espère que vous ne parlez pas de mon époux !

Votre époux ? Dame, vous n'y pensez pas ? Jamais je ne lèverai les yeux sur le Comte ....

Ysilde commençait à entrevoir, à travers cette remarque, le tempérament de Clotaire. Serait-il, comme nombre de nobles, un homme à femmes ? Et Blanche était-elle condamnée à subir cet état de fait, sans broncher ? Ysilde aurait beaucoup de mal à supporter ce genre de situation pour elle-même, et elle imaginait mal comment une si jeune fille, telle que Blanche, pouvait l'accepter ....

Citation :: Vous savez je connais des nobles qui ne sont pas insensible aux charmes d'une roturière. Je pourrais faire venir ce soldat ici au château afin que vous le recroisiez et qui sait... peut être aura t-il plus d'attention à votre égard vous n'êtes plus n'importe qui.

Ah, je vous remercie de cette attention, Dame. Cependant, et n'y voyez aucune insolence de ma part, je me dois de refuser votre proposition. Il doit être marié, à l'heure qu'il est ... et j'ai, maintenant, autre chose à faire qu'à attendre qu'un homme me remarque !
D'ailleurs, qui me remarquerait ... regardez moi ... je suis plutôt insignifiante !

Ysilde sourit à Blanche, espérant l'avoir rassurée.

D'ailleurs, Ma Dame, tout mon temps vous est acquis à présent ! Pour le reste, laissons faire le destin !

Messages : 24 Date d'inscription : 08/09/2008 Localisation : Comté de Toulouse

Un rire leger et jovial s'échappa des lèvres de la Comtesse en entendant les paroles de sa dame de compagnie. Elle reprit alors d'une voix calme et posée.

Allons, allons ! Qu'est ce que vous me dites là ?
Toute les femmes ont leur charme, il ne vous reste qu'à vous en convaincre. Une femme qui sait se servir de son charme peut séduire n'importe quel homme croyez moi.

Mais je ne vous forcerez pas la main, après tout attendre et se laisser surprendre est tout aussi agréable.

Bien que c'était elle la Comtesse, Blanche enviait Ysilde dans le sens où elle pouvait encore esperer trouver l'amour, ceder aux avances courtoises d'un bel homme. La jeune adolescente porta son regard par la fenêtre, le soleil était déjà un peu plus haut dans le ciel. Elle reprit alors la parole, toujours regardant à l'exterieur, au loin.

Votre chez vous ne vous manque pas ? Albi si je me souviens bien... c'est une ville que je n'ai pas le plaisir d'avoir visité.

En regardant la Comtesse porter son regard au loin, Ysilde sentit un brin de nostalgie ... ou était-ce du regret ?
Elle s'apprétait à tenter de lui changer les idées, lorsque celle-ci lui posa une nouvelle question.

Citation :: Votre chez vous ne vous manque pas ? Albi si je me souviens bien... c'est une ville que je n'ai pas le plaisir d'avoir visité.

Ysilde sourit à Blanche. Manifestement, la jeune fille était pleine de curiosité, quant à ce qu'il se passait à l'extérieur de son château.

Bien sûr, Ma Dame, Albi me manque ... ma famille aussi ! Mais, je n'ai guère eu le choix. Mes parents sont de pauvres paysans, qui ont toujours eu beaucoup de mal à nourrir leur famille. Cependant, malgré tout, ils sont très aimants et ont, sans cesse, cherché le bien-être de leurs enfants.

Ysilde se tait un instant, songeuse ... Elle reprend la parole, lui raconte la ville, ses nombreux ponts enjambant le Tarn, le château, les remparts .... Tous ces souvenirs font briller ses yeux.

Messages : 24 Date d'inscription : 08/09/2008 Localisation : Comté de Toulouse

Le regard de la Comtesse se porte de nouveau sur Ysilde, écoutant tout ce qu'elle avait à dire et n'osant l'interrompre. Blanche pouvait voir et sentir que sa dame de compagnie éprouvait aussi de la nostalgie, et elle était satisfaite des détails apportés par elle.

Ca m'a l'air très plaisant comme ville... et vos parents seront surement très fiers de vous en apprenant ce que vous êtes devenus. Peut être devriez vous leur écrire pour les en informer.

Blanche se tait puis reprend presque aussitôt.

Mais ils ne savent surement pas lire s'ils sont pauvres.

Ses yeux se portent de nouveau à l'exterieur.

Nous pourrions y aller en personne un jour. Ainsi vous le leur direz directement, et nous en profiterions pour visiter cette charmante ville. Il va falloir que j'en parle avec époux.

Citation :: Peut être devriez vous leur écrire pour les en informer. Mais ils ne savent surement pas lire s'ils sont pauvres.

Non Dame, ils ne savent ni lire ni écrire, vous avez raison. Mais, ils pourront se faire lire mes messages par les religieuses.

Citation :: Nous pourrions y aller en personne un jour. Ainsi vous le leur direz directement, et nous en profiterions pour visiter cette charmante ville. Il va falloir que j'en parle avec époux.

Ysilde ouvre de grands yeux lorsque la Comtesse parle de se déplacer jusqu'à Albi. Elle a l'impression que la jeune fille s'ennuie à Tolosa.

Certes, Dame, nous pourrions y aller. Mais, pensez-vous que c'est bien raisonnable ? Les routes sont peu sûres, surtout pour une Dame de votre qualité ... Enfin, accompagnée de vos gardes, vous risquez moins, mais quand même ...
Je vais vous raconter ... lorsque je suis venue ici, je me suis trouvée confrontée à toutes sortes de gueux ... quelques uns en voulaient à mon argent : je n'en ai que très peu, mais vous comprenez que j'y tiens, ne serait-ce que pour manger ... D'autres en voulaient à ma personne : une femme seule sur la route, vous imaginez bien que cela attire toutes sortes d'individus malveillants ...
J'ai, cependant, réussi à me joindre à un groupe de pélerins, qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle. A partir de ce moment, ma route fut plus aisée ...
Mais, le danger m'a rejointe dans les rues de votre belle cité. Là aussi, nombreux sont ceux prêts à détrousser les passants ...

Ysilde regarde la Comtesse, afin de se rendre compte si celle-ci a pris la mesure des difficultés de la vie en dehors du château.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Paul revint en fin d'après midi alors que la nuit tombait au castel et après s'être changé entra dans le petit salon vide qu'un feu agrémentait et que de nonbreuses bougies éclairait.

Le sol était couvert de magnifiques tapis et les murs étaeint tendus de tentures qui avaient comme double fonctions de décorer et d'empécher les courant d'air de se répendrent.

Avisant une cathèdre il s'y installa et se mit en devoir de lire l'un de ses livre de poésies. Il oublia le monde et se cru revenu à Lacaune dans le scastel famillial, seul manquait l'animation et son chien.

Rentrée au château, Ysilde était allée directement dans sa chambre se changer. Grâce à la Comtesse, elle possédait maintenant une jolie garde-robes, certes pas luxueuse, mais plus que correcte, toutefois.
Elle se dirigea vers le petit salon, frappa et y entra d'un pas silencieux. Elle vit le chevalier, assis, plongé dans la lecture. Il n'avait pas levé la tête, ne l'avait certainement pas entendue. Gênée de le déranger, elle avança d'un pas et se permit de l'interpeller d'une toute petite voix.

Chevalier ?

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel était plongé dans sa lecture mais également dans ses pensées. Il se demandait s'il avait bien fait de venir car cette ville était tout sauf joyeuse. Il s'ennuyait ferme et avait décidé que demain il prendrait son cheval pour galoper par la campagne. une envie de brousser sans s'occuper de rien d'autre.

Tout a coup il entendit "Chevalier ?"

Il tourne la tête et tombe sur le jolie visage de Dame Ysilde, dont la seule présence lui fait oublier ses songes moroses. Il se lève

"Dame Ysilde, je suis confus de ne point vous avoir entendu mais j'étais dans mes pensées, moroses il faut l'avouer. Mais voila que le destin m'envoie signal de bonheur car comment ne point avoir le coeur gaie lorsque vous apparaissait."

Ne soyez pas confus, Messire ! C'est plutôt à moi de l'être ... vous déranger dans votre lecture me gêne au plus haut point ... Des pensées moroses, Chevalier, mais ôtez les donc de votre esprit ... Je reconnais qu'il est difficile de vivre ici, dans ce château désert, à l'image de la ville ...
Mais, fi donc, un Chevalier ne baisse pas les bras aussi vite, n'est-ce-pas ?

Ysilde lui sourit, espérant qu'elle réussira à réchauffer son coeur, à le sortir de toute cette morosité ambiante. Elle avise un siège, s'y asseoit.

Où en étions-nous de notre conversation ? Ah oui, je devais vous conter mon histoire ! Je crains, toutefois, qu'elle ne soit très passionnante !
Alors voilà ....
Je suis née à Albi, dans une famille paysanne. Mes parents, honnêtes et travailleurs, avaient, cependant beaucoup de mal à élever et surtout à nourrir leur famille. Je suis la cadette de trois enfants ... deux garçons et moi-même. Mes parents donc, lassés de tirer le diable par la queue, finirent par se décider à m'envoyer au couvent des Bénédictines. Ils m'assurèrent ainsi le vivre et le couvert. Et puis, une fille n'a pas la même force qu'un garçon, n'est-ce-pas, je leur étais moins utile que mes deux frères.
Ainsi donc, je suis entrée au couvent dès l'âge de 7 ans. Les religieuses furent très bonnes avec moi, tellement qu'en récompense de quelques menus services, elles m'apprirent à lire, et à écrire.

Ysilde se mit à rire ... Je dois être la seule paysanne d'Albi à être instruite .... Mais, Messire, j'espère ne pas vous ennuyer ? Dois-je continuer ?

La jeune femme leva les yeux vers le Chevalier, dans l'attente de sa réponse. Elle profita de ce petit laps de temps, pour dévisager discrètement le jeune homme, à qui elle avait déjà trouvé fière allure, un peu plus tôt.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel écoutait Dame Ysilde avec une beaucoup d'interêts.

"Dame, non vous ne vous ne m'ennuyez pas le moins du monde et sachez que beaucoup de noble également ne savent point lire ni écrire, ma mère savait mais mon père n'a apprit que sous l'influence de celle-ci. Elle aussi fut levée par des soeurs qui étaient dans le castel de ses parents chargées de l'éducation des enfants".

mais je vous coupe, continuez"

Ysilde se cala un peu plus sur son siège, et avec un sourire, entreprit de continuer son histoire.

La vie s'écoula tranquillement au couvent. Jour après jour, j'apprenais avec assuidité. De temps à autre cependant, mon esprit s'évadait en direction de ma famille, en direction du dehors. Comment était la vie hors de ces hauts murs ? A ces moments là, les religieuses, s'apercevant de ma rêverie, me reprenaient vite en main, en m'occupant toujours plus. C'est ainsi que j'appris l'art des enluminures .... un réel plaisir.
Lorsque j'eus environ 17 ans, la mère supérieure me convoqua dans sa cellule. Elle m'apprit qu'elle ne pouvait me garder plus longtemps, à moins que je ne prenne le voile, que je devienne novice. Elle me laissa, toutefois, le temps de réfléchir. La décision fut difficile à prendre. Je ne connaissais rien d'autre que ces religieuses, l'enceinte du couvent ... j'étais protégée, à l'abri de tout. Mais, cette envie de connaître le monde extérieur fut la plus forte. J'annonçais donc à la Supérieure, ma décision de partir.
Triste d'apprendre cela, elle m'avoua avoir espéré me voir prendre la voie de la religion, mais, elle ne tenta pas de me faire changer d'avis. Je la remerçiais donc de tous les bienfaits qu'elles toutes m'avaient apporté, et je quittais le couvent, un baluchon empli de quelques vêtements et provisions.
Je décidais, dans un premier temps, de rentrer dans ma famille. Mes parents étaient toujours là, aussi pauvres, mais aussi aimants que dix ans auparavant. Ils m'apprirent que mes deux frères avaient choisi, contre toute attente, la voie militaire, et avaient quitté la maison, puis la ville. Ils n'avaient aucune nouvelle d'eux depuis quelques temps déjà ...
J'ai tenté de rester avec eux, mais la vie trop difficile me fit bientôt prendre une autre décision, qui allait m'amener à Toulouse. Je voulais absolument gagner ma vie, et je pensais que mon savoir allait m'y aider. Je me suis trompée lourdement.
Arrivée à Toulouse, j'ai erré dans les rues, à la recherche d'un logis et d'un travail. Personne ne m'a tendu la main, personne ne m'a offert un emploi ... Au bout de quelques temps et de guerre lasse, je pris le parti de venir au château et de tenter le tout pour le tout.
La suite, vous la connaissez .... la Comtesse me prit à son service ...

Ysilde cessa de parler un instant, laissant son esprit vagabonder au gré de ses souvenirs. Puis, elle se reprit et s'adressa au Chevalier.

Mais, je parle, je parle sans cesse .... une véritable pie .... mon histoire est terminée ... vous voyez, elle n'est guère passionnante. Mais, si vous vouliez savoir autre chose sur moi, je répondrai avec plaisir à vos questions ....

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel écoutait Ysilde et se disait que cette jeune Damoiselle qui avait à peine moins que son âge avait non seulement beaucoup de chance mais qu'elle était courageuse et que de simple fille de loudier elle était Dame de compagnie de la femme d'un des plus grands princes de la chrétienté régnant sur un domaine si vaste qu'il avait quatre suzerains..

"Je dis Damoiselle Ysilde que tout en vous est remarquable, vous avez une chance extraordinaire et des qualités de courage hors du commun. Vous rendez vous compte que fille de modeste loudiers vous estes Damoiselle de compagnie de l'épouse d'un des plus grand prince de la chrétienté et cela à 18 ans.

Mais j'ai une proposition à vous faire, pourquoi ne pas faire partager votre chance à vos parents et si nous les retrouvons à vos frères ? En effet si le Comte le permet nous pourrions aller quérir vos parents et les amener au castel où ils pourraient estre employés. Au moins ils auraient un toit et le ventre plein et surtout ils auraient chaud l'hiver.

Quant à vous frères savez où ils sont, je pense que s'ils sont bien adurés aux armes le Comte serait heureux de les compter dans sa garnison.

Mais quel voeux faites vous pour vous même ? quel avenir au delà de cette position finalement fort enviable qui est la vostre orain?"

Citation :: Je dis Damoiselle Ysilde que tout en vous est remarquable, vous avez une chance extraordinaire et des qualités de courage hors du commun. Vous rendez vous compte que fille de modeste loudiers vous estes Damoiselle de compagnie de l'épouse d'un des plus grand prince de la chrétienté et cela à 18 ans.

A ces mots, Ysilde baissa les yeux, très gênée du compliment. Elle n'en avait pas l'habitude.

Messire Chevalier, de la chance ... oui, j'en ai eu beaucoup, du courage ... peut-être ... la vie n'est pas toujours facile, surtout ici ... j'ai donc dû puiser dans toutes mes ressources ... enfin, ne parlons plus de moi !
J'aimerais adoucir un peu la vie de mes parents, en les emmenant ici, mais, je doute un peu que le Comte et la Comtesse soient d'accord pour cela ! Enfin, je ne sais pas ...
Il faudrait que je parle à la Comtesse Blanche, elle me paraît bonne et généreuse. Cependant, je ne suis pas ici depuis assez longtemps, pour me permettre cette requête ...
Mais, si cela devait être, je serais très honorée de voyager en votre compagnie. Ainsi, je pourrais vous faire visiter Albi ...

Heureuse rien qu'à l'idée de retourner, même pour peu de temps, dans son village natal, Ysilde se mit à sourire.

Citation :: Mais quel voeux faites vous pour vous même ? quel avenir au delà de cette position finalement fort enviable qui est la vostre orain?

A cela, Chevalier, je ne puis encore vous répondre. Cependant, il me sierrait de vous compter parmi mes amis, si cela ne vous paraît pas trop présomptueux ....

Messages : 24 Date d'inscription : 08/09/2008 Localisation : Comté de Toulouse

Profitant d'avoir du temps libre devant elle, comme à sonhabiture la Comtesse Blanche de Toulouse se dirigea vers son petit salon où elle aimait venir contempler la vue et s'adonner à la lecture. Quelle ne fut pas sa surprise en arrivant devant la porte d'entendre des voix provenant de l'intérieur. Qui pouvait bien troubler la quiétude de son cher petit salon ? Alors qu'elle s'apprêtait à entrer, sa main s'arrêta juste avant de toucher la poignée...

La jeune fille, pleine de malice eut une soudaine envie de jouer à la voyeuse... ou plutot à l'écouteuse. L'adolescente se pencha tout contre la porte, veillant à être silencieuse et posa son oreille contre la lourde porte. Les voix se firent plus distinctes et elle reconnut celle de sa dame de compagnie qui semblait raconter son passé. Mais à qui ? La Comtesse, qui avait entendu le timbre d'une voix masculine, s'imaginait que Ysilde fricottait, et elle rigola intérieurement comme un enfant.

Finalement, écouter aux portes les petites histoires des autres était bien plus divertissant que la lecture. Blanche était toute concentrée sur l'écoute afin de ne rien manquer.

Messages : 217 Date d'inscription : 20/09/2008

Michel sourit à la requête de la Dame.

"En fait j'espérais que vous diriez cela, car entre vous et moi, je vous apprécie et votre vie et ce que vous avez accomplit me pousse à dire que vous méritez que l'on se lie d'amitié avec votre personne.

Si vous le souhaitez je peux faire cette requête auprès du Comte ou de la Comtese, car il me plairais également de faire le voyage jusqu'à Albi avec vous et bien que la saison soit avancée, le climat est plus doux en cette ville que par chez moi."

Michel s'interrompit et mit son doigt sur sa bouche, puis à voix basse "n'avez vous rien entendu en provenance de la porte ?'