La forêt de Bouconne

Messages : 159 Date d'inscription : 27/05/2008

Toulouse, ville tumultueuse, ville grouillante de vie. Eté comme hiver. La ville plongée dans une grande plaine fendue ça et là par la Garonne, l'Ariège, l'Hers-mort. De cette plaine surnommée "Lalande" sont visibles par beau temps les versans vallonnés des environs. Ces alentours même sont couverts de forêts, de champs, de prairies et cinglés de chemins.

C'était vers la forêt de Bouconne que Soren dirigeait ses pas. Il voulait s'isoler un peu, retrouver les ardeurs de ses contrées natales, renouer quelque peu avec ses croyances profondes que le Christ ne saurait jamais supplanter. Croyances mourantes dans le Nord qui trouvaient pourtant en lui un écho source de vigueur, de courage et de détermination. Alors que le Varègue approchait de l'orée de la forêt ...

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... il se souvenait de l'histoire que l'on entendait encore parfois de la bouche des veillards. L'histoire de la mort du Géant Ymir dont le corps fut demembré, dépecé par le Dieu Odin et ses frères et qui servit de matrice au monde des Hommes, à Midgard. Les forêts avaient parfois cette grandeur bâtie sur des années de résistance contre le temps et la force des homme. Une magnificence qui s'élevait au fur et à mesure que l'âge de la forêt avançait. Une magnificence qui rappelait à qui connaissait cette histoire que la force et la vigueur de ces bois provenaient directement des entrailles d'un Géant. Toutefois, le respect qu'intimait les forêts de France n'approximait que fort rarement celui qu'inspirait celles de son enfance, celles du Nord.

Continuant son chemin jusqu'au sommet du vallon d'où semblait partir de nouvelles crêtes et d'où prenaient forme les premiers contreforts des côteaux voisins, le Nordique remarqua un vieux pin.

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Ce dernier le fit sourire. Il était un peu comme lui, esseulé et en proie à bon nombre d'offense. L'isolement, le temps, ... mais par dessus tout, il avait la vigueur pour lui et la certitude ne pas être seul dans ce combat. Sans doute était-ce le dernier espoir qui justifiait encore ses croyances presque primitives à ce qu'on entendait par les chrétiens.

Comme pour éloigner ces tristes pensées qui avaient un amer goût de mélancolie dans sa bouche, Soren se retourna et regarda ses pas qui menaient vers Toulouse. Jeter un regard sur la Cité Rose comme s'il s'agissait d'un furtif regard que l'on jetait à un ennemi sans nom. Qu'adviendrait-il si les Capitouls ne savaient relever le défi posé par l'Avenir ? Qu'adviendrait-il de lui s'il perdait de sa vigueur, de sa force, de son courage devant autant de désespoir et de tristesse ?

Une vague idée naquit: un éventuel retour sur les terres qui n'avaient vu naître. Mais cette sombre pensée peu vindicative se dilua à la beauté de la nature vierge qui s'étendait devant lui avant de disparaître dans un brouillard de souvenirs mêlant loups, géants, déesses aux charmes aussi convaincants que dangeureux, ...

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Søren Hakarsson ne bougeait pas d'un pouce. Les bras croisés, il attendait. Quoi ? Il ne le savait pas non plus. Sans doute un signe, sans doute une chute de neige voir ... rien du tout. Il était fermement décidé à savourer pleinement sa solitude et la vue. La vallée offrait en effet les plus subtiles nuances de gris. Du blanc presque limpide pour la neige au soleil au vert de gris des versants situés à l'ombre du soleil. Sur cette étendue aux milles couleurs, venaient se greffer les tons de l'hiver et les sons du néant sinon de la Nature. Au travers son songe éveillé, un bruit nettement plus sourd et silencieux que le son de la vie grouillante au sol perça. Comme un léger souffle, tout au plus. Et comme si cette furtivité ne suffisait pas, la chose se déplaçait à grande vitesse.

Que cela pouvait-il être ?

Afin de s'assurer qu'il ne se tramait rien aux alentours contre lui, Søren se retourna doucement. Si la chose lui en voulait et s'il n'avait pas été déjà remarqué, pour sûr qu'il aurait déjà été atteint par cette menace. Et de plein fouet au su de sa vitesse. Un coup d'oeil aussi calme que réfléchit ne lui indiqua aucune trace, aucune mauvaise intention planante. Son instinct le confortait malgré tout sur la présence d'un prédateur. Etait-il la proie ou non, il espérait la seconde possibilité. Même s'il faisait un beau temps pour mourir dans la candeur du temps, à l'abri d'une mort déshonorable au vu des capacités adverses. Toutefois, il préféra ne pas en arriver à pareille issue. La vie lui était malgré chère et il se battrait âprement pour la garder à lui, comme il avait toujours fait jusqu'à présent.

Une ombre, un coup d'aile !

Le Varègue leva son regard vers les cieux. Présage des Dieux voire les divinités elles-mêmes ? Cela aurait pu être Hræsvelg, le Géant à l'allure d'aigle et dont les coups d'ailes semaient givre et neige sur leur sillage. Hræsvelg ou encore Thiazi, autre Géant au profil parfois aquilin qui avait enlevé le Dieu Loki afin de voir la Déesse Idunn et ses célèbres pommes d'or.

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L'oiseau volait sans peines au dessus du lui et dans les environs tout proche. Il reconnaissait l'aigle. Un Aigle Criard probablement. Søren en avait en effet déjà vu auparavant, durant un séjour dans le Nord Est de la France, dans le lointain Pays des Neiges. Une allure imposante et trapue. Son bec, ses pattes et la couleur de son plumage correspondaient également avec cette supposition qui s'en retrouva dès lors confortée. Aquila clanga tourna un moment autour de lui jusqu'à se poser devant lui. Que lui voulait-il, encore une question. Sa présence fut acceuillie avec circonspection et respect. L'animal était noble et méritait bien des égards. La légende racontait qu'il était venu auprès des Dieux pour marchander en contrepartie d'un peu de nourriture. Sachant ceci, il fouilla dans sa manche et en sortit quelques instants après un morceau de viande sêchée.

Vaine tentative de domestication, le Varègue n'en démentit pas moins de convivialité et de manières avec le fier anima. Aussi fier que lui et lui ressemblant en de nombreux points. Le volatile s'avançait par bonds successif et prudemment. Lui aussi était sur ses gardes: son poids ne permettait pas une échappée rapide mais ce morceau de viande ... qui plus est en plein hiver ...

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Allez Géant, Dieu ou Aigle. Prends ceci: c'est pour toi, lui disait-il avec l'espoir de converser avec lui d'une manière dépassant les mots et probablement l'esprit.

Hors des subtilités du Panthéon Nordique, il ne saisit pas le message. Tout au plus un contact entre 2 prédateurs. L'aigle qui tuait parfois le gibier de l'homme en l'obligeant à chasser au delà et l'homme qui tuait parfois l'aigle lorsque celui-ci outrepassait ses droits de chasse. Un respect mutuel qui ne les empêcha pas d'osculter l'autre avec circonspection.

D'un bond léger suivi d'un coup de bec vif, le morceau de viande fut happé à même les doigts du Varègue. Surpris par autant de vitesse et de précision, il n'en accusa que plus encore d'attention. Après cette habile manoeuvre, l'aigle se recula prestement et de quelques coups d'ailes lents et puissants, s'extraya de la malédiction des plantigrades et donc du sol pour se poser sur une branche dénudée voisine, toujours à portée de regard. Coinçant la viande entre sa patte et le bois, il entreprit se déchiqueter la nourriture et engloutit morceau par morceau le don du Nordique. Nordique qui le regardait avec attention et curiosité. Une idée germait ...

Ambre profitait d'un peu de calme pour se promener dans les champs et la forêt recouverte par un épais manteau de neige. Emmitouflée dans une cape fine, la seule qu'elle est, la jeune fille avait de ce fait le bout du nez rouge et le visage un peu pâli par le froid. Mais ses yeux ambrés gardaient toute leur vivacité et leur joie de vivre. La sénéchale avait reprit des forces après la demande obscure du comte et elle avait enfin retrouvé le sourire.

Elle apperçue alors des traces de pas, elle s'agenouilla et regarda de plus près. Sûrement un homme et le type de chausses lui rappelait vaguement quelqu'un. Un trappeur? Un brigand? Un habitant de Toulouse?
Un sourire naquit sur ses lèvres pendant qu'elle assemblait avec ses petites mains une grosse boule de neige et suivit discrètement les traces jusqu'à appercevoir une silhouette blonde. Un homme effectivement dont la carrure lui rappela le tribun.

Son sourire s'élgargie un peu plus, visant avec précision, elle lança de toutes ses forces la boule de neige qui s'écrasa dans le dos de l'homme, et la farceuse se cacha derrière un énorme tronc qui faisait largement la largeur de la jeune fille qui rechargeait ses munitions prête à en renvoyer.

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Le rapace leva soudainement le bec de sa viande et après quelques coups d'ailes, le voilà qu'il s'éloignait au loin, son morceau de viande entre ses serres.

De son côté, sachant pertinnement qu'il se tramait à nouveau quelque chose dans les parages, Søren se montra plus vigilant et sur ses gardes. L'oiseau s'en était allé et cela était bien un signe de méfiance qui indiquait que le perturbateur n'était pas habituel et qu'il pouvait importuner, au moins, l'aigle. En outre, était-ce peut-être là aussi la précédente sensation d'être pris pour cible, avant de rencontrer l'oiseau. Mais en cela consistait une coïncidence un peu trop vivace à son goût.

Il s'accroupit sur le sol, les pans de sa veste touchant le manteau neigeux afin de se prémunir au mieux. Tel un prédateur l'affût, son regard scrutait doucement et minutieusement les environs au fur et à mesure qu'il retirait la lame qu'il ceignait discrètement à sa ceinture.

Puis soudainement, un bruissement et sur son dos s'abbatit ce qu'il identifia l'instant d'après comme étant une boule de neige. "Finement joué" se disait-il. A la fois discret, précis et joueur. Ennemi de taille ou farceur plus grand encore. Dans le doute, Søren se releva en trombe et descendit sur l'autre versan afin de surprendre son adversaire aussi futile était à son propre jeu: le prendre à revers où et quand il le voulait. Le Varègue courrut dans la direction opposée à l'origine présumée de la boule et après une quarantaine de mètres, décrivit un arc de cercle discret qui le ramenait sur ses pas. Il se trouva un jeune sapin fournit qui lui offrirait la cache aidant à sa manoeuvre. Ainsi caché de toutes parts sauf par là d'où il arrivait, le Varègue attendrait le lanceur de boule. Et cette fois-ci, le poignard à la ceinture pour plus de prudence. A la place, ses mains commençèrent à façonner une belle boule. Aussi grosse que ses paluches. La première, la plus solide de toute restait sur le côté pendant qu'il en modelait d'autres.

L'homme du Nord s'accroupit, méfiant. La Sénéchale fronça les sourcils, maudit oiseau il allait tout faire planter! Sauf que voilà que le tribun s'enfuit à toute jambe...dans la direction opposée. Peu adepte des tatiques de combats, la jeune fille pouffa de rire gardant son stock de boule de neige à côté.

*Je le pensais plus courageux...*

Elle se retint de rire et finit son petit tas de boule de neige accroupie dans la neige. La cape étant noire, seule son visage pâle et ses yeux dorés permettaient de révéler sa présence contre l'arbre. La blancheure contrastant avec la couleur sombre du tronc.

Au bout d'un moment, sûre que le tribun était partit (sa plus grosse erreur sans doute), et commençant à grelotter de froid à force de ne point bouger, la farceuse sortit de sa cachette, deux boules de neiges dans la main au cas où il y aurait quelqu'un d'autres à piéger et commeça à se mettre à découvert, là où l'homme se tenait quelques temps auparavait, riant en repensant à la scène de la fuite avant de parler seule, aussi bien à la nature qu'à elle-même.

"Quand le comte et le bourgmestre apprendront ça...y a de quoi raconter au coin du feu!"

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Søren Hakarsson riait intérieurement. La maudite farceuse qui ne manquait pas de ressources. Son dos le lui rappelait encore par sa vive fraîcheur. La boulen'y était d'ailleurs pas du tout étrangère. Sans doute lui réservait-elle une une seconde surprise. Cette idée avait bien du mal à éclairer un esprit déjà bien "obscurci" par ses suspicions à son égard. C'est qu'elle pouvait être une vraie tigresse quand elle le voulait. Du moins, c'est ce que le Varègue croyait.

Maintenant, il tâchait donc de lui offrir la monnaie de sa pièce, lui montrer qu'elle ne pouvait pas compter sur une capitulation sans dernière anicroche. Søren se tapit donc plus encore dans la neige et ne bougea plus. Ses mains délaissèrent ses boules de neiges afin de de réchauffer quelque peu. Un peu avant un éventuel lancer au moins. Il avait un petit stock devant lui: 3 boules. Ne restait plus que la cible. Mais pour elle, il attendrait le temps qu'il faudrait ... là où il le voulait, quand il le voulait. Au risque de ne jamais obtenir la monnaie de sa pièce toutefois.

Il dressait donc ses pavillons, ouvrait grand ses yeux. Au loin, là où il s'était trouvé quelques instants auparavant, le grand Nordique décelait Ambre. Il ne s'était donc pas trompé au son de la voix. Raison de plus pour attendre ...

Le temps passait...plus rien, la jeune fille fit la moue déçue et reposa toutes ces boules de neiges, les empilant pour faire une petite pyramide...Que faire maintenant?

Elle ne voulait pas rentrer à la ville, ni chez elle, la forêt l'apaisait. Sourire enfantin qui se dessina sur son visage radieux et elle se laissa tomber dans la neige pour faire un ange, faut bien s'amuser comme on peut hein.

Pis le ciel était beau vu comme ça, à travers les branches des arbres en repos. Baissant sa garde, elle se mit à chanter une chanson paillarde en occitan, chant que tous les paysans connaissent puisqu'ils la chantent dans les champs au moment de récolter. Rire et paroles se succédèrent, laissant l'humeur morose s'envoler pour quelques instants de l'esprit blessée de la Sénéchale qui s'était levé pour faire une ronde à elle toute seule, traçant des cercles dans la neige.

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Ses oreilles lui faisaient-elles défaut où bien le visage aux traits angéliques sifflait avec joie et bien-être des chansons d'un style particulier ? Søren se frotta ses pavillons pour s'assurer de son ouïe. Rapidement au vu de ses doigts tous froids. Mais cela n'en fit rien: les paroles qu'il entendait étaient bien celles qui croyait. Un bien surprenante surprise. Un pléonasme à la mesure de son étonnement.

Le Tribun se modela une quatrième puis une cinquième boule de neige qu'il plaça sur la manche de sa veste, avec les autres. Maintenant armé ... jusqu'à au moins un bras, le Varègue profita de la chanson pour avancer à pas de loups. Toujours aussi prudent, il emprunta un autre chemin qui lui faisait faire un détour afin de se trouver toujours embusqué au même endroit si la Dame suivait ses autres empreintes. Il la savait douée de malice et pleine de ressources.

A moitié accroupi pour se faire discret tout en avançant rapidement, il espérait arriver avant la fin de la chanson tout en préservant son effet de surprise. Une fois à distance raisonnable et donc à portée de ses boules, Søren Hakarsson assura le sol sous ses pieds et prit son temps pour bien viser.

Une boule s'envola, une seconde et enfin une troisième. Elles visaient toutes la pyramide qu'Ambre avait confectionnée en empilant ses boules à elle. Au moins, il tentait sa chance pour réduire ses "munitions" à néant. De suite après, il s'accroupit à nouveau. Complètement accroupit même. Ne lui restait alors que 2 boules. Il en moula une troisième entre ses mains avant de repartir et cette fois-ci, en courant et à découvert. Søren ne se ménagerait pas, s'il en avait la possibilité, de s'abriter derrière un arbre pour se protéger des vollées adverses.

Fin de la chanson et départ précipité de quelques petits animaux qui profitaient d'un peu de soleil. Les yeux ambrés de la jeune fille commencèrent à balayer autour d'elle avant de voir sa belle pyramide de boule de neige explosée. Cri de rage désemparé, quel était le méchant qui avait osé faire ça?!

Elle en refit deux autres rapidement avant d'entendre un bruit de course, les yeux braqués sur la source du bruit, elle reconnu le tribun.

"Vous!"

Elle lança une première boule qui s'écrasa bien avant d'atteindre son objectif...faut mettre plus de force apparement!, la deuxième siffla près de l'oreille du tribun mais ne le toucha pas non plus. Arrêt pour refaire le stock, mais c'est qu'il courrait vite le bougre, mais la paysanne connaissait mieux la forêt. Le syeux pétillants de malice, elle coupa le chemin afin de retomber nez à nez face à lui.

"Cette fois-ci vous ne partirez pas!"

Sauf qu'elle avait lâché ses précieuses armes glaciales dans la précipitation de la course, Ambre se retrouva donc face à son "adversaire" sans armes. Un bout de langue rose apparue avant qu'elle ne détale telle une biche pour échapper au chasseur, nan mais, il allait voir une fois qu'elle aura réussie à avoir de la neige!

"POF"

Plus de trace de la fuyarde si on regarde à hauteur humaine, mais si on baisse le nez on peut voir une forme noire aplatie par terre...Lui apprendra à courir sans regarder où mettre ses pieds!

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Moi, oui ! cria-t-il avec toute la joie qu'il avait perdue dans les tracasseries administratives des jours passés.

Søren Hakarsson poursuivit sa course devenue alors effrénée vers Ambre. Elle se défendait bien la tigresse. Rûdement bien même puisqu'elle façonnait ses boules qu'elle lançait dans sa direction. Ces dernières se rapprochaient de lui et surtout, de son visage. La suivante, si les choses continuaient leur évolution, elle serait dans le mille: sur sa face.

Alors que tout deux courraient en tous sens, le Varègue vers elle pour l'attraper et sonner ainsi l'heure de la fessée et elle qui virevoltait avec grâce et souplesse entre les arbres et par la même occasion ... entre ses boules de neiges. Plus de projectiles, le Nordique ralentit légèrement sa vitesse pour se pencher et modeler prestement une boule supplémentaire. "A la vollée" diront les professionnels. Sa main plongea dans le manteau blanc et il suspendit durant un moment son attention. Trrrèèès mauvaise idée puisque l'instant d'après il se releva pour se retrouver nez-à-nez avec la Dame. Une vraie tigresse qui savait se montrer combative et prendre un avantage quand il s'en présentait un. Son agilité à elle qui prenait le pas sur son impétuosité à lui.

Un rapide coup d'oeil mutuel sur les mains de l'autre et plus rapidement que lui, elle détala afin de constituer à nouveau de quoi refroidir les élans d'autrui. Søren Hakarsson la pourchassa du mieux qu'il pût: en brisant les branchettes sur son passage, s'aspergeant des quelques neiges qui s'y trouvaient, chamboulant le sol enneigé en de grandes gerbes de neige fine, dérapant un peu ça et là lui faisant par de la même perdre du terrain, ... jusqu'à ce que, au détour d'un arbe, plus rien. Plus rien, disparue ? Pas exactement: elle avait probablement glissé sur une racine dissimulée et qui effleurait à peine du sol et de la neige que pour piéger quiconque ne serait pas assez attentif. Si ce n'avait été elle, son cas à lui aurait probablement été scellé d'une manière identique.

La scène l'amusa et le grand Nordiqe en ria aux éclats. Quelle rencontre pleine de rebondissements et d'un bond plus ... spectaculaire que les autres puisqu'elle se mis à l'abri de tout son long, à même le sol.

Søren s'accroupit vers elle, une main glissant sur la neige et servant de contre poids et l'autre tendue vers la Dame pour l'aider à se relever.

Et bien, je vous découvre une fougue pleine de vie et ... un talent pour le chanté que je n'aurais jamais pu deviner. Des chansons à l'inspiration bien singulière d'ailleurs. J'espère même que ces quelques flocons qui arborrent fièrement votre charmant minois ne refroidiront pas votre joie et votre gaieté.

Il laissa ensuite planer un rapide silence avant de reprendre en agitant le bout de ses gros doigts.

Allons, prenez ma main pour vous mettre en de meilleures dispositions que vos primes intentions à mon égard.

Les boules de neiges avaient sifflées durant leur course folle. Le tribun riant aux éclats mais quel'uun moins d'avertit aurait pu croire à un cri de guerre.
Et effectivement une racine eu raison de sa course, son visage ayant plongé le premier vers le manteau glacial mais doux de la neige s'en mettant par la même occasion dans la bouche qui s'était ouverte de surprise lors de la chute. Avant qu'il n'arrive, elle eût juste le temps de recracher la neige sous forme de toux et de s'essuyer les yeux, une grande main sous le nez.

Et bien, je vous découvre une fougue pleine de vie et ... un talent pour le chanté que je n'aurais jamais pu deviner. Des chansons à l'inspiration bien singulière d'ailleurs. J'espère même que ces quelques flocons qui arborrent fièrement votre charmant minois ne refroidiront pas votre joie et votre gaieté.

Elle devint pivoine, ainsi il avait entendu sa chanson eh bien mon Dieu quelle image il devait avoir. Autant dans son village cela ne la gênait point, tout le monde la chantait mais devant quelqu'un d'un peu plus instruit. A ses espèrances sur sa joie et sa gaieté, elle y répondit par un grand sourire alors qu'elle se redressait légèrement, pendant qu'il enchaînait.

Allons, prenez ma main pour vous mettre en de meilleures dispositions que vos primes intentions à mon égard.

Un rire cristallin s'échappa pendant qu'elle lui prenait la main pour se relever, bien que la tentation de le tirer au sol dans la neige fut très forte, elle ne voulait pas abuser de la gentillesse de l'homme.

"Et moi je vous découvre très expert en ce qui concerne le pistage en forêt...Je suis heureuse que ce ne soit qu'un jeu car je doute que je puisse survivre à tant d'expérience."

La rougeur revint légèrement quand elle repensa à la chanson.

"Et pour la chanson...Le travail au champs et la compagnie de simple paysan comme moi suffisent à former votre chanteur! Bien que son répertoire soit assez singulier comme vous dites."

Les doigts de l'homme étaient gelés, tout comme les siens d'ailleurs, à force de rester dans le froid, ils allaient attrapper la mort...quoique le jeu les ai tenu au chaud pendant un bon moment.

"Alors, le temps du comté vous convient-il? Il me semble que vous venez de région où le temps est tout le temps comme ça...non?"

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D'une franche traction, l'homme leva la Dame. Il la déposait presque littéralement sur ses jambes tant elle semblait légère lorsqu'il ... fouetta le sol du bout de ses doigts pour lui envoyer une légère poignée de neige poudreuse sur le visage.

... le temps est souvent comme celui-ci: de la neige dans la figure.

Le géant rit à nouveau puis, un brin plus posé:

J'espère que vous ne m'en voulez pas: nulle vengeance ou être rancunier ... un image vaut mille discours et vous me demandiez le temps qu'il fait habituellement par chez moi. D'ailleurs, après une bonne averse de neige on fait ça ...

Les quelques flocons qui arborraient les vêtements de la Dame furent littéralement balayés par de successifs revers de main. Revers car son propriétaire ne voulait pas que l'on confonde ses intentions avec de quelconques bassesses.

Regardez-vous un peu: un vrai bonhomme de neige. Enfin ... bonhommette de neige plutôt ... enfin ... bonhomme de sexe féminin !

Rhaaa ajouta-t-il rageusement. Vous me coupez tout mes moyens.

Afin de couper court à sa tare, Søren changea de sujet aussi promptement qu'il se sentait déjà embourbant avec une discussion qu'il ne sentait pas.

Pour mes talents de pisteur ... Søren Hakarsson se félicita en son for intérieur pour cette idée de discussion ... vous me flattez sans modération: avec la neige, un cul-de-jatte ne ferait pas moins de traces. Pas moins que moi en tout cas. D'ailleurs, j'ose croire que vous avez trouvé mes traces avant de me clouer de la neige dans le dos d'une si insidieuse et si peu invitante manière, dit-il sur un ton amusé.

Votre agilité quant à elle est impressionnante. Vous vous mouvez avec grâce et souplesse. Mi chat et mi hirondelle. Vous courrez vite et longtemps, tournez avec adresse et si ce n'aurait été cette maudite racine, je crois bien que j'aurais partagé un sort similaire d'une manière ou d'une autre, raconta-t-il en pensant encore aux boules qui étaient passées près de lui et de sa bouche alors qu'il haletait.

Un nuage blanc et glaçé lui atterit sur le visage, la jeune fille ouvrit la bouche, surprise et s'essuya le visage pour regarder le géant qui enchaînait déjà sur les explications de son geste. Un sourire amusé se dessina sur son visage avant de le regarder assez surprise de se faire secouer ainsi pour faire tomber la neige de sa cape d'été.

"En effet, je ne dois plus ressembler à grand chose...."

Ambre le regarda et remarqua que lui n'était pas mieux, beaucoup plus douce dans ses gestes, pendant qu'il se perdait dans ses paroles, le sourire de la jeune fille devenant de plus en plus joyeux au fur et à mesure. revers de main bien sûr, elle se recula une fois terminé et rit aux éclats, sans méchanceté aucune, juste de l'amusement de voir le tribun d'habitude si sûr de lui, s'embourber sur de simple parole sur les bonhommes de neige.

"Qu'ai-je fais pour ceci? Veuillez m'excusez dans ce cas, ce n'était pas mon intention..."

Son rire faillit repartir lorsqu'il parla négativement de ses talents de pisteurs.

"En effet j'ai trouvé vos traces sur le chemin, quelqu'un de moins habitués à la forêt ne l'aurait pas vu...et puis, les traces de vos bottes sont reconnaissables, si vous me permettez messire."

Les compliments la firent rosir, lui redonnant quelques couleurs après la blancheur du froid.

"Je ne suis qu'une paysanne qui passe sa vie dans les champs et la forêt...et quand nous arrivons à piquer un gibier ou des fruits sur les domaines de nos seigneurs il faut bien apprendre à courir vite après avoir appris à nos pieds les chemins des cachettes les plus sûres."

Elle sourit en pensant à sa dernière farce, un grand seigneur en plein été s'était retrouvé trempé de la tête au pied ainsi que son épouse qui se faisait entendre à deux lieues aux alentours à cause de ses plaintes sur le voyage. Celui lui avait coûté une course de deux bonnes heures, le mécréant ayant des chiens, mais au final, la connaissance de la foret et des plantes l'avaient sauvée de la bastonnade. Ses farces et ses heures passées dans la nature lui avait valu le surnom de Sauvageonne dans son village natal et bien d'autres noms d'animaux rapides ou farceurs...

"Et puis vous êtes assez agile pour esquiver une boule de neige alors que vous me tourniez le dos et que vous courriez! Et...votre force est incroyable!"

Ambre avait été étonnée de le voir la soulevée aussi facilement, elle n'était pas bien grosse mais il était peu courant d'avoir un homme avec de smains aussi larges et autant de force en un seul bras, voir poignet.

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Là, vous me flattez, dit-il derrière son grand sourire.

Mon agilité et ma force ... Décidemment, je crois que vous me surestimez énormément.

De ses mains qui le désignaient de haut en bas, Søren Hakarsson se présenta devant la Dame à part entière.

Rien de plus qu'un homme. Un homme qui connait une partie de ses limites, les accepte et en tire le moindre avantage. Sachant toutefois que celles-ci sont à mettre en parallèle à un contexte donné.

Ses premiers mots étaient cette fois-ci nettement moins hésitants. Søren se connaissait bien et savait de quoi il en retournait exactement. Des tenants jusqu'aux aboutissants.

De par chez moi, une constitution appréciable est nécessaire pour le métier d'armes que je pratique. En outre, ce sont deux talents qui se travaillent et qui s'acquièrent donc. Leur simple exercice parvient aisément à les maintenir. Rien de plus donc. Les gens d'armes qui ne sont ni un minimum agiles ni un minimum forts sont condamnés à ne plus être s'ils n'ont pas la grâce des Dieux. Et dans le doute, il est plus prudent de bien se pourvoir. Bien se pourvoir ou être pourvu ... comme ces grands pieds qui font montre de stabilité mais aussi de grandes traces dans la neige.

Le grand nordique rigola en vis-à-vis de sa dernière allusion. Il lui paraissait clair que compter sur les bons auspices seulement ne saurait le sauver à coup sûr de toutes les situations. Et comme il n'était pas un prophète ni un émissaire divin, il n'avait d'autre choix que de compter sur lui-même pour assurer sa propre survie et subsistance.

Je ne saurai d'ailleurs m'éviter de ne pas vous faire remarquer vos célérités et votre discrétion. Je ne vous ai même pas entendue venir alors que pourtant, il faisait silencieux dans les alentours ...

Son faciès adopta un ton ironiquement mystique pour poursuivre son dialogue.

... auriez-vous un don très spécial ou simplement un talent exacerbé à son paroxysme ou plus pratiquement un "truc" ?

Ambre l'écouta très attentivement. En effet, il aait l'air de bien se connaitre. Comme les chevaliers qui étaient dans les histoires des troubadours.
Le regard ambré pétilla de malice et d'admiration à cette pensée, une question lui brûlait dorénavant les lèvres, mais l'homme fut plus rapide et commença la questionner sur le fait qu'elle puisse se déplacer sans bruit et "chasser" aisin l'homme dans la neige avec autant de facilité.

La jeune fille sourit et fit un pas qui crissa dans la neige, étant seul et sans mouvement précis.

"Je n'ai pas de pouvoir surnaturel messire, ni un "truc", juste l'habitude de me promener en forêt et si vous ne voulez pas faire fuir les animaux il faut savoir se déplacer rapidement, observer très précisément les alentours et ne laisser aucune trace...Si j'arrive à ne pas me faire entendre, ni me faire suivre, l'odeur est mon plus gros défaut auprès des animaux...malgré le parfum des fleurs, ils parviennent encore à me sentir..."

Son visage exprima une moue boudeuse, si on pouvait reconnaitre la Sénéchale, c'était bien au parfum des champs et des fleurs qu'elle avait tout le temps sur elle, même en hiver, elle était imprégnée de cette odeur qu'elle chérissait tant.

"Et puis, peut être est-ce aussi le fait d'être petite, sans force et avec d epetits pieds que j'arrive à me mouvoir avec plus de facilité qu'un chevalier?"

Elle avait réussie à poser sa question de manière indirecte tout en reprenant avec un léger humour son explication, la calquant sur celle que le tribun avait fait un peu plus tôt sur lui-même. Il était certain qu'à côté du géant, elle faisait encore plus frêle et fragile que d'habitude, pourtant depuis sa prise en fonction, ses muscles déjà bien former mais qui étaient restés fins s'étaient encore plus endurçis. Au grand damne de la jeune fille qui en avait marre des moqueries de ses soldats les moins disciplinés, ils étaient toujours aussi fin, affinant encore plus sa silhouette, la rendant plus elfique qu'elle ne l'était déjà.

"Oh, et une vie passée dans la nature doit aussi aider à ne faire qu'un avec elle..."

Messages : 159 Date d'inscription : 27/05/2008

L'odeur serait un de vos défauts ?

Plus de sourire mais un air étonné. Il aurait été offusqué si ce défaut aurait conditionné une décision lourde de conséquence. Mais comme tel ne fut pas le cas, Søren Hakarsson ne se tracassa pas outre mesure. Ce petit grain de sable qui le dérangeait ne le ménagea pas pour autant.

Si vos effluves incommoderaient les animaux, je crois bien que me voilà devenu un végétal. Un vulgaire légume. Une plante robuste et enhardie. Me voilà devenu un simpe ... navet. Et bien, heureusement: ce n'est pas encore le cas. Si l'odeur est difficilement dissumulable, une partie de chasse vous apprendra aisément à contourner ce problème via le sens du vent. Reste alors la vue et l'ouïe. Mais comme pour l'odorat, je ne vous apprendrai rien, à chaque bête un point faible et pour chaque point faible, un prédateur dont un plus qu'aucun autre: nous, les hommes. Prédateurs particuliers puisque nous nous meutrissons parfois nous-même pour l'une ou l'autre raison guère toujours valable. Un chasseur n'étant doué d'aucun talent particulier sinon sa tête en dépit de son usage parfois douteux.

Une petite pointe de plaisir noyée dans une poudre de dérision et un océan de discussion. Aussi discrètement placée que substile à la recevoir entière au creux de l'oreille, le Nordique glissa une autre remarque en guise de réponse à Ambre.

Faudra que nous posions la question au cheval d'un chevalier afin de savoir s'il peut se mouvoir aussi félinement que vous ! Et pour ce faire, il nous faudra trouver avant tout, le chevalier en question. L'un d'entre eux vit d'ailleurs à Toulouse. Un dénommé Michel de Lacaune. Je suis certain qu'il saura combler les questions vides de réponses lumineuses.

Etrange propos qu'elle tenait maintenant. Søren se demandait pourquoi elle en venait à parler maintenant de chevaliers. Ceci n'avait que fort peu de rapport avec ce qui avait été abordé auparavant et son allure ne laissait planer aucun doute sur une éventuelle remise en question de sa condition. Etait-elle assez marginale que pour ignorer les prérequis de la chevalerie ou lui trop sot que pour s'en prévaloir efficacement ?

Non, je ne crois pas. Chaque vie est liée que nous le voulions ou non à la Nature. Le tout étant d'être conscient de ce lien indissociable. Certain refusent de l'admettre. D'autres préfèrent l'ignorer ou l'acceptent sans regrets. Pour ne faire qu'un avec elle, je crois qu'il est simplement nécessaire d'apprendre à la comprendre, apprendre à saisir les signes, interprêter avec justesse ses "mots", ...

Nous trouvons parfois des enfants qui ont grandi au sein de la maternité de la Nature, à l'abri d'une forêt. Avec l'âge, seul un besoin tenace et bien souvent obligé les invitent à chercher au delà des orées des bois, au delà des prairies. Preuve je crois de sa préférence pour la Nature, d'une richesse supérieure en sa compagnie et d'une stabilité évidente en son sein. Les choses étant bien faites, il m'apparait donc que toute vie se fait dans le sens d'une union avec la Nature. Qu'en pensez-vous si vous n'être pas trop enneigée ou refroidie ?

La discussion faisant, Hakarsson espérait pouvoir faire la lumière sur sa personne. Une étrange ombre voilant un tableau dont il devinait à peine l'esquisse des coups de pinceaux dans les coins. Il lui restait donc beaucoup à apprendre et certainement beaucoup à chercher car la bougresse devait probablement être aussi habile avec ses pieds qu'avec sa langue au travers ses mots. Le Nordique attendait donc les occasions avec ferveur sans toutefois découvrir la moindre once de sa curiosité à son interlocutrice.

Ambre écouta toutes les explications de l'homme, ainsi il ne suffisait que de faire face aux vents pour que les bêtes ne vous sente pas? C'était...assez idiot, elle aurait pu le découvrir toute seule, comme quoi, elle avait encore beaucoup à apprendre avant d'avoir la même réflexion qu'un grand homme.
Ses dernières phrases étaient assez étrange, un sens dissimulé et malgré qu'elle sente ceci, elle n'arrivait pas à décrypter ses paroles...Etait-il au courant pour le curé? Ou bien il y avait quelque chose dans leur partie de "chasse" à la neige?
Ne lui laissant pas le temps de trop réfléchir à la question, il continua à lui répondre, ainsi il y avait un vrai chevalier à Toulouse? Son regard d'ambre s'illumina de choix et elle tourna sur elle-même, un grand sourire enfantin et joyeux sur le visage.

"Un chevalier! Il est au service du comte non? Il me semble l'avoir apperçu au chateau..."

Soren la regardait avec un drôle d'air, elle prit un air penaud, alors, il n'était pas chevalier. Elle espèrait qu'il n'avait pas mal prit sa méprise, elle n'était qu'une paysanne qui adorait écouter les histoires des troubadours de passage dans leur village.
La légère rougeur quis 'était installée sur ses joues fut vite oubliée quand il parla de la Nature. La jeune fille eu un regard tendre pour la mère Nature aujourd'hui bien blanche à cause de la neige.

"Oui...nous avons sans doute tous un lien avec la Nature, mais certains ont plus qu'un simple lien. Ils sont en réelle communion avec notre terre nourrissière."

Les yeux pétillants d'excitation, elle pensa à la vieille socirière qui vivait non loin de l'orée de la forêt à l'extérieur de son village. C'était elle qui lui avait apprit à aimer et à comprendre les plantes, les animaux et surtout à devenir aussi invisible qu'une fée quand elle le souhaitait.

"A mon village nous avons une vieille femme-guérrisseuse. A croire qu'elle parle avec la forêt car quand elle a besoin d'une plante, la terre la lui donne. Ses pas sont sûrs dans ses recherches et elle peut apparaitre à n'importe quel moment pendant que vous vous balladez tranquillement parmi les arbres.
Aussi silencieuse et souple qu'un chat...ou une souris vu qu'elle n'est guère méchante..."

Ambre sourit un peu plus en le regardant.

"Elle parait acariâtre et son visage à force d'être ridé fait peur mais quand elle aide toujours le village quand il en a besoin, même beaucoup la rejette..."

La jeune fille fronça les sourcils.

"Pourtant certains hommes sont bien loin de la Nature. regardez les nobles, à part pour poursuivre un brigand, tuer beaucoup d'animaux ou détruire la forêt pour construire un de leur château, ils ne s'en approche pas. Alors que c'est quand même elle qui leur fournit cette nourriture en abondance et c'est grâce à elle que nous pouvons cultiver de quoi faire notre pain.

Et voilà, il la faisait beaucoup réfléchir et quand la Sénéchale se mettait à réfléchir, elle pouvait se taire durant de longue minute, sourcils fronçés et la tête légèrement penchée sur le côté quand elle rencontrait un gros problème de réflexion. Elle se demanda alors pourquoi, il lui posait autant de question. cet homme d'arme aimait-il la réthorique ou bien essayait-il de la percer à jours? Ca serait bien la première fois que quelqu'un chercher à la comprendre. Un sentiment de doute sur l'amitié de l'homme commença à poindre malgré ses efforts pour l'anéantir et s'il essayait de la tromper?
Ambre avait bien vu de quoi était capable les Catholiques et leurs serviteurs, elle s'en mordit la lèvre. Elle espèrait de tout coeur que ce n'était pas ce genre d'homme...

Retrouvant le sourire, elle secoua légèrement la tête pour enlever un flocon qui venait de lui tomber sur le bout du nez avant de scruter le ciel, à la recherche d el'heure et de la météo à venir, en tout cas, il se remettait à neiger et au bruit que commençait à faire son estomac, il ne devait pas être loin de midi maintenant.

"Mmmmh, mon petit doigt me dit que nous devrions aller nous mettre à l'abris par précaution, le temps est à la neige et il serait dommage d'être pris dans une tempête...même s'il est fort probable que ce ne soit qu'une petite averse. De plus, il ne va pas tarder d'être l'heure d'aller manger quelque peu si nous voulons récupérer les forces utilisées à gambader gaiment en forêt."

La nourriture...vous lui feriez faire n'importe quoi pour...malgré sa condition, Ambre était une grosse gourmande et il n'était pas rare en été de la voir revenir légèrement barbouillé avec du jus de groseille ou de mûre après une journée passer dans les champs et la forêt...Son inquiétude ne s'était pas târie, même si elle essayait de la cacher aussi bien qu'elle le pouvait. Etant franche, il devait en transparaitre encore un peu dans son regard devenu interrogateur envers l'homme avec qui elle s'entendait si bien.

Messages : 159 Date d'inscription : 27/05/2008

Ambre a écrit:: Pourtant certains hommes sont bien loin de la Nature. regardez les nobles, à part pour poursuivre un brigand, tuer beaucoup d'animaux ou détruire la forêt pour construire un de leur château, ils ne s'en approche pas. Alors que c'est quand même elle qui leur fournit cette nourriture en abondance et c'est grâce à elle que nous pouvons cultiver de quoi faire notre pain.

Là se trouve un des plus grands paradoxe: l'Homme a été créé il y a bien longtemps par la Nature et ses serviteurs. Esprits puissants eux-même issus de cette Matrice et nourris par sa prime substance. L'Homme n'est donc qu'un pur produit de la Nature et pourtant il semble qu'il arrive à échapper à ses lois. Toutefois, je ne m'y résouds pas: elle est omnisciente et omnipotente. Cette possibilité n'a su lui échapper et j'irai même jusqu'à dire que cette situation, c'est elle qui l'a engendrée. Dans quels buts maintenant ? Là est la grande question. Serait-ce une épreuve où elle même se met en péril ? L'Homme aurait-il réussi à s'extirper de sa condition de créature de la Nature, avec sa permission, et n'en faire qu'à sa tête ? Ce sont autant de questions que je me pose lorsque la solitude m'en dit.

Disant ceci, un flocon virevolta selon son propre gré entre eux et vint se poser sur le bout de son nez. La Dame fouina dans l'air du bout de ce dernier afin de déloger l'insolent de blanc vêtu.

Je crois qu'il serait effectivement sage de vous inviter à prendre quelques mets en ville si vous me permettez. J'espère qu'ainsi demandé, je trouverai plus de réponses à mes questions et probablement même de nouvelles questions. Cercle vicieux auquel je souscris avec grand plaisir.

Ainsi, apprendrait-il sans doute à la connaître un peu mieux, à déceler la nature de la flamme qui s'animait l'iris félin de son interlocutrice. Car, il n'osait même y penser, la Dame lui faisait forte impression et la plus à même à comprendre les raisons de ses isolements passagers, ses envies de solitudes.

J'espère également en apprendre un peu sur vous, je ne vous le cache pas car, je ne vous le cacherai pas non plus: nous avons beau travailler de concert au sein de l'Assemblée des Capitouls, je n'en sais que peu sur vous et ... je dois bien avouer que cela me tiraille. Apprendre à connaître quelqu'un peut amener tant de surprises et de plaisirs qu'il est toujours bête de s'en passer. Ne croyez-vous pas ?

Cette dernière question posée, le grand Nordique invitait la belle d'un geste des paumes à redescendre du vallon enneigé.

Je crois qu'il serait effectivement sage de vous inviter à prendre quelques mets en ville si vous me permettez. J'espère qu'ainsi demandé, je trouverai plus de réponses à mes questions et probablement même de nouvelles questions. Cercle vicieux auquel je souscris avec grand plaisir.

Ambre sourit, en voilà un curieux dis donc! Soit il jouait à la perfection la comédie, soit c'était un homme à l'air brute mais au grand coeur. La petite Toulousaine étant originaire d'un village Cathare...il faut bien comprendre qu'elle se méfiait, car si elle était très ouverte et aimait apprendre la religion Catholique en plus de la sienne. Les Catholiques ne le voyaient pas de cet oeil.

J'espère également en apprendre un peu sur vous, je ne vous le cache pas car, je ne vous le cacherai pas non plus: nous avons beau travailler de concert au sein de l'Assemblée des Capitouls, je n'en sais que peu sur vous et ... je dois bien avouer que cela me tiraille. Apprendre à connaître quelqu'un peut amener tant de surprises et de plaisirs qu'il est toujours bête de s'en passer. Ne croyez-vous pas ?

Nouveau sourire amusée de la part de la jeune Sénéchale qui tourna sur elle-même pendant qu'elle marchait.

"Ah ça, toutes les surprises sont bonnes à prendre, même les mauvaises car c'est en échouant que l'on apprend le plus. Et puis...il est vrai que nous ne parlions pas beaucoup au sein du chapitre. Peut-être était-ce un tort. Mais il n'y a que maintenant que l'on peut le dire."

Les flocons se faisaient plus épais et tombaient de manière plus drue. Fille de la Nature, Ambre attrappa le poignet de Soren pour le tirer à travers les sentiers pas forcément battus pour arriver plus vite en ville avant que l'on n'y voye plus rien et que la neige les fassent se perdre dans la forêt.

(hrp: Il faut bien finir le rp avant de déménager à Paris Laughing

)