Le vent ondulant, tournoyant dans ses boucles brunes, lui rafraichissait les idées. Que de bonheur ! La liberté !
Ma dame ! Pas si vite !
Une grimace s’afficha sur son visage. Voilà une voix qui revenait du lointain pour l’enchainer à nouveau à sa vie de Valois.
Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi portait-elle ce nom qui la contraignait à suivre une éducation des plus ennuyantes ?
Savoir tenir une épée, jouer les mousses à bord d’un de ces bateaux qui amenaient le poisson frais sur les marchés de la Seine le matin.
Avec un soupir, elle ralentit sa monture qui, aussi fougueuse qu’elle, hennit de désapprobation. Son regard marron glacé se posa sur la ligne d’horizon de la rase campagne qui s’étendait devant elle. A quelques centaines de mètres, les premiers arbres d’une forêt naissante, se courbait sous le poids des âges.
Louise la rejoint tout en prenant bien garde à ne pas être la première à prendre la parole. Aussi restèrent-elles là sur leur monture, dans un silence profond, à peine troublé par le souffle de leurs montures. Margot n’avait aucune envie de rentrer ni même de faire un effort pour parler. Aussi s’enfonça-t-elle encore plus dans son silence.