Par la grâce divine et la volonté royale

Messages : 186 Date d'inscription : 27/03/2008 Localisation : Paris

La porte se referma derrière lui. Il fit juste deux petits pas et stoppa net. L'émotion était grande.
Déjà la nuit précédente, il avait fort mal dormi et son visage s'en ressentait, plus particulièrement le contour de ses yeux qui s'était largement obscurcie et creusé.
Il avait aussi longuement hésité quand aux vêtements à porter pour l'occasion. Pour finalement se parer de sa plus belle tenue.
Puis la matinée s'écoula. Trop lentement à son goût. L'audience était pour l'après midi. Il avait tourné en rond toute la matinée dans la belle demeure de la Comtesse de Valois. Les domestiques ne lui avaient pas adressé un seul mot pensant qu'il était de fort mauvaise humeur. Alors que c'était tout autre chose. Juste l'inquiétude qui l'avait gagné et une certaine angoisse aussi. A tel point que lorsque vint l'heure du dîner, il ressentit comme une douleur au niveau du torse. Une pointe, comme un coup de poignard dans les côtes. Une affreuse sensation, il avait envie de tirer sur ses côtes pour se dégager de cette violente douleur qui l'oppressait.
Il ne pris donc rien pour le repas.
Bien qu'il pense que le Roy souhaitait le voir non pour des représailles mais pour toute autre chose, il ne pouvait se libérer de cette angoisse.
L'heure approchait. Il fit donc sceller son cheval et pris ensuite la direction du Palais Royal. Arrivé devant ce dernier, il sentit son cœur s'emballer et battre un peu plus fort. Il stoppa net son cheval et gonfla ses poumons du plus fort qu'il le pouvait. Une première fois, puis expulsa fort l'air qui s'y était engouffré. Puis une deuxième et pour finir une troisième fois.
Il s'annonça ensuite. Il était attendu par le Roy, à la demande de ce dernier qui l'avait fait mandé. Il remis la missive portant scel royal.
Il lui fallait maintenant attendre que le Roy daigne le recevoir. Il patientait donc dans une pièce très richement meublé. Deux gardes se trouvaient devant une porte massive. Ce n'était point le moment de ressentir cette même douleur qu'avant le repas. Childerique tentait donc de faire bonne figure devant les deux gardes en faction.
Les portes s'étaient enfin ouvertes et il avait pénétré dans la salle. L'entretient fut bref. Childerique parla peu. D'une part émue par l'annonce faite par le Roy, puis d'autre part quelque peu mal à l'aise de se trouver ainsi devant lui et d'apprendre cela. Bien qu'il en soit très honoré. Le Roy s'exprima lui aussi très peu et remis quelques documents à un serviteur se trouvant à sa droite. Ce dernier les saisi et raccompagna Childerique à la demande du Roy.

Il était donc là, à présent. A nouveau dans cette salle où il avait tant attendu et réfléchit avant d'avoir l'honneur d'être reçu. Mais cette fois il était accompagné par ce serviteur qui à présent était attaché à son service, sur décision du Roy en personne.

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Cette curieuse sensation de surprise était à présent pour lui des plus agréables. Elle se transforma en sensation de bien être. Comment et pourquoi cela était il arrivé. Pourquoi lui, il l'ignorait à vrai dire. Le Roy n'ayant point trouvé utile de lui donner des explications quant à son choix.
C'est alors que sa main droite se tourna légèrement, paume vers le sol, et il admira alors la nouvelle bague qu'il portait. C'était donc à présent sur celle-ci que ce trouvait le scel duquel il allait frapper de nombreux documents. Et cela dès le jour même, conformément à la volonté royale. Il ignorait encore les termes appropriés pour décrire ce dernier. Mais il était à présent fier de le porter. Quel honneur pour lui, le bâtard d'Armahàc. Lorsque son père et son demi frère saurait cela, nul doute qu'ils s'en étoufferaient. Childerique espérait d'ailleurs que ce soit plus une réalité qu'une image. Sa mère, la Vicomtesse, serait quant à elle très fière de son fils à n'en pas douter, aux vues de l'amour qu'elle portait à son fils depuis sa naissance. Cet enfant en qui elle avait placé tant d'espoir et qui malheureusement s'était vu dénigré à la naissance de son demi frère.

Votre grâce, veuillez me suivre je vous prie, je vous accompagne à votre bureau

Il fut sorti de ses pensées par l'homme qui l'accompagnait. Il l'avait regardé d'un air presque béat. Lorsqu'il se dit qu'il devait se donner plus de prestance. Il se redressa alors du mieux qu'il le pouvait, se tenant bien droit, le torse bombé

Oui, oui, nous y allons, nous y allons. Je vous suis de ce pas.

Il fallait à présent agir avec plus d'assurance, ou tout du moins le montrer. S'il avait été choisi, c'est qu'il devait y avoir une raison, pourquoi lui plutôt qu'un autre. Lui qui n'avait jamais habité à Paris. Lui qui n'avait jamais vraiment travaillé pour le Roy. Lui qui avait été tout surpris de se voir convoqué alors qu'il habitait depuis peu Tolosa, après avoir quitté son Armahàc natif, et plus particulièrement Fézensac.
De la prestance, une maison, tout ceci se bousculait dans sa tête. Il ne pouvait pas indéfiniment résider chez la Comtesse. Bien que cette dernière se soit toujours montrée des plus prévenante et attentionnée à son égard. Il ne pouvait indéfiniment abuser de son hospitalité et se devait de trouver à présent demeure en la ville de Paris. Mais où donc. Sans doute cette dernière pourrait elle lui venir en aide. Elle pourrait lui apporter sa vision féminine, ce qui n'était pas des moins utiles pour choisir demeure, qui plus est sans doute devrait il la choisir en adéquation de sa nouvelle fonction. Mais il n'en avait pas les moyens financiers. Combien cela allait il lui coûter? Bien qu'il ait quelques biens il n'en avait pas suffisamment. Cette pensée lui arracha une moue des plus horrible, plus proche d'une grimace que d'un sourire tronqué.
Il vit alors l'homme lui adresser un sourire de complaisance, attendant que Childerique daigne enfin le suivre.

Mon bureau dites vous. Oui Bondieu! Heuuu, bon dieu

Se rendant compte qu'il s'était exclamé en Oc.

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Childerique réajusta ses vêtements et commença à avancer. Le serviteur voyant cela sourit et se tourna vers la porte suivante, tenant toujours fermement de la main les documents que lui avait remis Philippe Auguste.
Un garde se trouvait devant la porte. Il ouvrit cette dernière et ils entrèrent tous les deux dans une nouvelle pièce.
Le serviteur stoppa net, s'inclina légèrement, et d'un geste de la main fit signe à Childerique d'avancer.

Votre bureau mon Seigneur. Faites donc, je vous en prie.

Childerique avança jusqu'à une table et se tourna vers le serviteur.

Mon bureau dites vous donc. Ma foy, loué soit le bon Dieu. Parfait, nous pouvons donc commencer dès à présent et préparer les annonces conformément aux ordres du Roy. Mais tout d'abord comment vous appelez vous mon brave?

Raoul mon Seigneur, pour vous servir

Tout en disant cela, Raoul s'était approché à son tour et avait déposé les documents sur la table. D'une geste de la main il les déroula afin de les faire tenir bien à plat pour que Childerique puisse les lire tour à tour.
Bien que ce dernier en connaissance en théorie le contenu, il fit le tour de la table, et s'en s'assoir, posa sa main sur la table et les lus les uns après les autres.
Le premier d'entre le concernait à lui en personne.
Il prit alors une plume se trouvant sur la table et allait s'apprêter à écrire lorsque Raoul l'interpella.

Voyons mon Seigneur, laissez donc, je vais m'en charger moi même.

Voyant alors l'effet de surprise que cela avait sur Childerique il continua

En effet mon Seigneur, je sais lire et écrire. J'ai bénéficié d'une éducation particulière, mes parents étant au service du père de sa Majesté. Ce dernier ordonna que leurs enfants sachent lire et écrire en vue qu'ils travaillent au service de sa Majesté plus tard.

Ma Foy, bien parfait. En ce cas nous allons commencer par le premier, celui concernant ma nomination. Prends donc la plume je vais te dicter le texte.

Childerique s'accorda quelques instants de réflexion puis commença à dicter le texte. Puis après s'être interrompu à plusieurs reprises demanda à Raoul que ce dernier lui lise ce dernier.

Citation :: A tous,

Nous Childerique de Fézensac, Vicomte de Fezensac, à tous ceux qui le présent écrit liront et se feront lire, salut :

Nous faisons part de la décision de sa Majesté Philippe Auguste, Roy de France, de vouloir s'entourer de proches conseillers.
Dans son immense bonté celui-ci nous a nommé Maistre des Requêtes de la Maison Royale.

Faict à Paris
le 11 septembre de l'an de grâce 1180
Childerique de Fézensac

Mouvement de la tête pour valider le texte, puis ils passèrent au suivant. Ce dernier concernait la ville de Paris et le Comte de Blois.

Citation :: A tous,

Nous Childerique de Fézensac, Vicomte de Fezensac, à tous ceux qui le présent écrit liront et se feront lire, salut :

Nous faisons part de la décision de sa Majesté Philippe Auguste, Roy de France,
Sa Grâce Thierry Comte de Blois est nommé Prévôt de Paris. A ce titre il administrera la Capitale du Royaume de notre bon Roy..

Faict à Paris
le 11 septembre de l'an de grâce 1180
Childerique de Fézensac

Parfait, parfait Raoul. Fais en sorte que la première annonce soit lue dans tout le Royaume, que tous les vassaux du Roy et feudataires du royaume en soient informés. A charge à eux de la faire diffuser ensuite par des crieurs.
Concernant celle du Comte de Blois, que celle ci soit criée en place publique à Paris, que nul ne puisse dire ne pas le savoir.

Bien mon Seigneur, ce sera fait, je m'en charge.

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Déjà bien des jours qu'il avait quitté Paris. Il arrivait à présent à destination, le château de Fézensac. La pluie, le froid, le brouillard; il avait tout affronté. Pour lui, un seul objectif, remettre la missive à qui de droit, comme le lui avait scrupuleusement ordonné Raoul.
Il se présenta devant la porte principale de la ville. L'un des gardes l'interpella immédiatement dans une langue qu'il ne connaissait point. Sans doute était ce là la langue d'Oc, pensa t il. Il répondit alors qu'il ne comprenait pas. Fort heureusement un des gardes, le plus vieux, comprenait parfaitement sa langue à lui.
Un pli, il avait un pli à remettre au Seigneur des lieux. Une dame à ce que l'on lui avait dit. Il montra pour convaincre le garde, un scel apposé sur un parchemin, scel de Fézensac, qui devait lui servir de laisser passer. L'ancien fit appeler deux gardes qui se trouvaient dans une pièce à droite de la porte. Ces derniers devaient accompagner le cavalier jusqu'au château du Seigneur. Le cavalier descendit alors de son cheval, afin d'avancer à leur rythme.

Mon Seigneur, on annonce un messager tout droit arrivé de Paris. Il souhaite vous remettre missive.

A ces mots, le visage de la dame s'illumina. Cela ne pouvait qu'être missive de son fils. Elle ordonna que l'on lui présente immédiatement le messager.
L'homme s'inclina devant la dame, plongea sa main droite dans sa besace et lui tendit un pli cacheté. Elle saisi ce dernier et ordonna que l'on s'occupe du messager.
Toujours convaincue qu'il s'agissait de son fils, elle examina le parchemin scellé, puis le scel. Ce dernier était des plus étrange. Certes il y figurait les armes de la maison des Fézensac. Mais elles étaient accompagnées de symboles royaux. Que cela pouvait il signifier?
Immédiatement elle se saisit d'une dague, et fit sauter le scel. Elle déplia le parchemin. C'était son fils. Son cœur se mit à battre plus fort.

Citation :: Maire,

Prègui lo trespodero que ma pergamèla vos tròba ne benananta. Lo cal, per tot los sant.
Se vos escrivi avèui, es per vos anonçar aiço.
Lo temp que los Fézensac èran mesprèsos es. Retrobam enfin lo nostre onor. Majestat, nostre Rei Felip August nos lo a entornat.
Vostre filh estat nomenat Capmèstre de l'ostal del Rei.
Lo temps dels Armanhac se fina entà Paire. Non pot èsser autrament. Vesi aquel nomenança coma un senh de Dieu.

Prenetz suènh de vos. Pregarai per vos.
Lo vostre filhet que vos aima.

Childerique

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[ Mère,

Je loue le Tout Puissant que ma missive vous trouve en bonne santé. Il le faut, par tous les Saints.
Si je vous écris aujourd'hui, c'est pour vous annoncer par moi même cette nouvelle.
Le temps où les Fézensac étaient méprisés est terminé. Nous retrouvons enfin notre honneur. Sa Majesté, notre bon Roy Philippe Auguste nous l'a rendue.
Votre fils a été nommé Maistre des requêtes de la maison du Roy.
Le temps des Armagnacs se termine pour Père. Comment peut il en être autrement. Je vois cette nomination comme un signe du Bon Dieu.

Prenez soin de vous. Je prierais pour vous.
Votre fils qui vous aime.
Childerique. ]

Messages : 186 Date d'inscription : 27/03/2008 Localisation : Paris

Childerique préparait un nouveau texte, a ville de Troyes semblant avoir des soucis quand à son approvisionnement en pain. Une fois le texte écrit, il fit appeler Raoul. Il lui remets celui-ci et lui donna les consignes quand à ce texte.
Il fallait qu'il soit annoncé à tous et que la confrérie des talmeniers en ait connaissance également
Raoul s'exécuta, il saisi le texte et quitta immédiatement la pièce.

Citation :: Nous Childerique de Fézensac, Vicomte de Fezensac, à tous ceux qui le présent écrit liront et se feront lire, salut :

La ville de Troyes connait actuellement quelques difficultés en raison d'un nombre insuffisants d'artisans et plus particulièrement de talmeliers.
Sa Majesté Philippe Auguste, Roy de France, dans son infinie sagesse a décidé que certains talmeliers de la ville de Paris pourraient s'installer dans la ville de Troyes.
Il est donc fait appel à des volontaires, voulant servir sa Majesté.
Cette dernière, dans son immense bonté fera en sorte que les modalités du voyage et les frais afférents à ce voyage soient pris en charge.

Faict à Paris
le 18 septembre de l'an de grâce 1180
Childerique de Fézensac